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Les Noëls blancs en Belgique

Dans un mois, nous serons à la période de Noël. Avant notre première tendance sur cette période que vous retrouverez sur notre site très bientôt, voici une petite analyse statistique, sur l'enneigement à Noël en Belgique durant ces 30 dernières années.

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Nous avons choisi ici de réaliser une évaluation statistique des chances de neige à Noël, en se basant sur une longue période du passé, en l’occurrence une série climatologique de 30 ans.

Sauf pour la station d’Uccle, aucune étude connue n’a encore été réalisée sur les Noëls blancs en Belgique. En plus, les statistiques d’Uccle se basent sur la seule observation du 25 décembre à 8 heures pour déterminer si un Noël est blanc ou non. C'est sur cette base que nous avions réalisé le tableau que vous retrouvez sur cette page de notre site.

C’est ainsi qu’en 2009, le Noël avait été déclaré blanc parce que le 25 à 8 heures, on observait encore 3 cm de neige au sol, neige qui allait rapidement disparaître en journée à la suite du dégel. Ce n’est donc pas pour rien que ce Noël-là avait été surnommé le « Noël blanc du pauvre » dans notre résumé climatologique de décembre 2009.


Superbe journée de Noël lumineuse sous une épaisse couche de neige (16 cm)
à Uccle le 25 décembre 2010
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Photo : Robert Vilmos.

Dans le présent document, nous nous pencherions sur les véritables Noëls blancs, donc avec de la neige à la veillée de Noël ET le jour de Noël.
Les critères choisis ici pour définir un Noël blanc sont les suivants :

- Un sol constamment enneigé entre le 24/12 à 16 h et le 25/12 à 22h (22h = la dernière observation synoptique du jour)
- Une couverture neigeuse complète
- Une couche mesurable, c’est-à-dire supérieure ou égale à 1 cm

En fonction de ces critères, la probabilité (statistique) d’avoir un Noël blanc est de 30 à 35% sur les Hautes-Fagnes, de 25 à 30% dans les régions ardennaises situées autour des 500-600 mètres d’altitude, de 10 à 15% sur les plateaux condrusiens et de l’Entre-Sambre-et-Meuse, de 5 à 10% sur les plateaux brabançon et hesbignon et de moins de 5% en plaine, à l’exception de la Campine où la probabilité est un peu supérieure. En bordure de mer, les chances d’avoir un Noël blanc sont de 1% environ.

Parmi les stations sélectionnées, le nombre de Noëls blancs sur les 30 dernières années (donc à partir du 24 décembre 1987) a été le suivant :
Elsenborn : 8
Saint-Hubert : 7
Florennes : 3
Bierset : 1
Uccle : 1
Kleine Brogel : 2
Zaventem : 1
Middelkerke : 0

Il est par ailleurs intéressant de noter que la période considérée, de 30 ans, se situe désormais entièrement dans le contexte du réchauffement climatique, puisque la première vraie rupture dans le climat s’est produite vers 1987/1988 dans notre partie du monde, avec une augmentation brusque de la température de 1°C environ). En d’autres termes, toutes les statistiques prennent en compte le réchauffement climatique.
Bien sûr, celui-ci continue à évoluer, mais pour les années situées dans un avenir proche, il reste possible de transposer ces statistiques.

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   Descriptif des événements neigeux qui ont eu lieu à Noël au cours des 30 dernières années (1987 - 2016).

(NB : Les années non reprises sont celles où aucune neige n’a été observée à Noël.)

En 1990, seuls les hauts plateaux ont connu un Noël blanc. Elsenborn a mesuré jusqu’à 15 cm de neige et Saint-Hubert, 3 cm.

En 1993 et en 1994 aussi, seuls les hauts plateaux ont connu de la neige, avec jusqu’à 12 cm en 1993 à Elsenborn, mais seulement 1 cm en 1994, tant dans les Hautes-Fagnes que dans la région de Saint-Hubert.

En 1995, la neige s’est limitée aux Hautes-Fagnes et environs, avec 1 cm à Elsenborn.

En 2001, les régions situées au-dessus de 200-300 mètres ont connu un Noël blanc, avec jusqu’à 6 cm à Florennes. La neige a été très abondante sur les plateaux de l’est, avec jusqu’à 43 cm à Elsenborn.

En 2003, ce ne sont à nouveau que les hauteurs qui ont été concernées par la neige, avec 9 cm tant à Elsenborn qu’à Saint-Hubert.

En 2009, bien des régions sont passées tout juste à côté d’un Noël blanc à cause du dégel le 25. À partir de 200-300 mètres d’altitude, mais aussi en plaine à l’est du pays, le Noël blanc a par contre réussi. Florennes a observé 6 cm de neige tandis que Kleine Brogel est même monté jusqu’à 8 cm. À Mont-Rigi, on a noté 15 cm de neige.

En 2010, on peut parler d’un Noël blanc de rêve sur la majeure partie du pays. Seule la bande côtière n’a pas pu en bénéficier. De nombreuses stations ont connu des couvertures neigeuses tout à fait exceptionnelles, comme Bierset avec 32 cm et Kleine Brogel avec 26 cm. Mais en raison des congères, cet enneigement paraissait encore beaucoup plus impressionnant. À Florennes, les congères ont même été telles qu’une mesure valable de la couche de neige était carrément impossible. Cependant, celle-ci a été évaluée à plus de 40 cm. À Uccle, on a mesuré 16 cm le soir de Noël ainsi que le jour de Noël, mais 20 cm le matin du 24. À Mont-Rigi, la couche a atteint 68 cm le soir du 24 décembre et 69 cm au moment de la messe de minuit !


Jardin dans la région bruxelloise (Neder-Over-Heembeek) durant la journée
du 24 décembre 2010. A ce moment, on mesure 20 cm de neige !
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Photo : Philippe MIEVIS.
 

À signaler qu’en 2014, les Hautes Fagnes ont raté de peu un Noël blanc. La première couverture neigeuse complète a été observée à Mont-Rigi le 25 décembre à 22 heures (observations faites toutes les 3 heures). À ce moment-là, la couche atteignait 5 cm. Cette couche a diminué par la suite, mais l'environnement est resté blanc pendant toute la journée du 26 décembre.

Avant cela, 1979, 1981, 1982 et 1986 ont été des années à Noël blanc en Ardenne, tandis que 1981 et 1986, des enneigements ont aussi été observés à plus basse altitude
En 1981 par exemple, on notait 3 cm à Bierset. En 1986, Noël a été enneigé sur une grande partie du pays, parfois même en plaine. À Kleine Brogel, on a observé 1 cm le soir du 24 et jusqu’à 4 cm le 25.

Pour les côtiers, il faut remonter jusqu’à 1964 pour trouver un Noël blanc digne de ce nom. Cependant, cet événement neigeux a eu un petit côté frustrant. Si des épaisseurs de 15 à 20 cm ont été observées pratiquement dans tout le pays le 25 décembre (17 cm à Uccle), la neige a été parfaitement absente lors de la veillée de Noël. En plus, la neige tombée durant la nuit du 24 au 25 était accompagnée de températures souvent légèrement positives, avec une certaine lourdeur dans cette neige.
La grande vague de froid et de neige de 1978-1979, par contre, n’a commencé que peu avant le Nouvel An et n’a donc pas concerné Noël 1978.

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Conclusions

A l'exception de l'Ardenne et de nos Hautes Fagnes, un enneigement continu des 24-25 décembre reste exceptionnel. Si le Noël 2010 est encore dans toutes les mémoires aujourd'hui, il reste sans nul doute comme le plus remarquable, à l'échelle du territoire, de ces 100 dernières années (voir notre article à ce sujet ici).

Mais nous l'avions montré dans une autre analyse statistique de l'enneigement en Belgique, la période de Noël n'est pas la plus idéale pour connaître un enneigement en Basse et Moyenne Belgique. La meilleurer période est la première décade de janvier. Chose étonnante, statistiquement, on a plus de chance d'avoir une Saint Valentin blanche à Bruxelles qu'un Noël blanc !
L'auriez-vous cru ?

 

Merci à Robert Vilmos pour la collaboration à cet article

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