Vigilance météo
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1er semestre 2016 : que d'eau, que d'eau !

1ère moitié de 2016 : des quantités de précipitations record !

Juin 2016 se termine, avec la valeur de quantités de précipitations la plus importante depuis le début des mesures climatologiques prises à Uccle, en 1833. 

Mais au-delà de ce mois de juin, c'est tout le premier semestre qui aura été arrosé. Pour les six premiers mois de 2016, s'ils ont tous été en excédent hydrique, janvier, février et juin auront dépassé la barre symbolique des 100 mm à Uccle. Avec plus de 640 mm (valeur finale à confirmer le 26 juin), 2016 arrive largement en tête pour cette période, loin devant 1937, qui détenait le record jusque ici. Le record est battu avec plus de 100 mm, ce qui est particulièrement remarquable.

Les mois de juin les plus pluvieux à Uccle depuis 1833 :

Juin (Uccle)
précipitations (en mm)
2016 174.6
1839 173.7
 1963 153.7
 1966 140.5
1859
137.4
 

Les premiers six mois de l'année les plus pluvieux à Uccle depuis 1833 :

1er Semestre
Quantités cumulées de précipitations (en mm)
2016 649.2
 1937  544.4
 1981  538.3
 1916  516.1
1988
 509.6
 1995  508.1
 1877  501.4

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Quelques réflexions

"Il n'y a plus de saisons ma bonne dame !"

Nous avons voulu voir si, comme nous avons une longue période d'observations pour la pluviométrie à Uccle, il y avait une évolution dans le temps de la fréquence et les quantités de précipitations. Nous avons aussi comparé ces paramètres par saison climatologique (l'hiver correspondant au moins de décembre de l'année N-1 et au mois de janvier et février de l'année N).

Pour avoir des périodes statistiquement cohérentes, nous avons partagé la période 1836 à 2015 en 6 périodes de 30 ans chacune : de 1836 à 1865, de 1866 à 1895, etc... jusqu'à 1986 à 2015.
Nous avons choisi les paramètres suivants pour la période de référence :

- la moyenne de quantité de précipitations
- le nombre de jours de précipitations
- le nombre de mois sur toute la période de référence où les quantités de précipitations ont été supérieures à 150 mm

Voici le tableau des données précitées :

Uccle : période de 30 ans
1836 - 65  1866 - 95 1896 - 25 1926 - 55 1956 - 85 1986 - 15
Hiver            
 moyenne  168.9  176.7 193.8  194.3  191.9 228.2
 nbre jours  50.7 51.2 53.9  56.9 57.4 55.7
 # mois > 150 mm  0 0  1 0 2  6
Printemps            
moyenne  172.3  156.3  182.4  165.8  187.6  174.3
 nbre jours  51.2 46.2 50.1 48.5 55.0  45.0
# mois > 150 mm 0  0 0 0  0  0
Eté            
 moyenne 221.3  225.9  217.5  205.4  221.4  236.5
 nbre jours 47.0  46.6 46.2  49.1  50.3  43.5
 # mois > 150 mm 2 1 1 2  4  6
 Automne            
moyenne   196.8  217.3  200.1  213.4  209.3  211.8
 nbre jours  50.0 54.1  47.4  55.1  52.9  49.1
 # mois > 150 mm 1 1 2  4  2  2
Année            
moyenne  759.3  776.2  793.8  778.9  810.3  847.1
nbre jours  193.8  198.0  197.5  209.7  215.7  193.4
# mois > 150 mm 3 2 4  6  8  14
 
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En ce qui concerne les saisons, on a une augmentation significative des quantités de précipitations pour Uccle en été et en hiver. Pas de réelle différence pour le printemps et l'automne par contre. Il en va de même pour le nombre de mois aux quantités de précipitations supérieurs à 150 (c'est en hiver que c'est le plus flagrant). Par contre, pour aucune des 4 saisons, on ne remarque d'augmentation du nombre de jours de précipitations (fréquence), ce serait même plutôt l'inverse.

Cela se confirme aussi pour les valeurs annuelles (année "climatologique" de décembre à novembre) : on a une augmentation quasi constante des quantités de précipitations. La fréquence, stable jusqu'en 1925, a grimpé les 60 années suivantes, pour diminuer très nettement ces 30 dernières années et de revenir aux mêmes fréquences qu'au début des observations (1836 - 1865).
 
Premières conclusions : il pleut donc plus, surtout en hiver et en été, mais moins souvent. Quand il pleut, les précipitations sont donc en moyenne plus intenses qu'auparavant. Les quantités de précipitations annuelles totales ont augmenté d'environ 12% entre la période du début des mesures et actuellement.
 
Comment expliquer cet état de fait ?
Le fait que les changements les plus remarquables dans les quantités de précipitations s'observent en été et en hiver semble privilégier l'hypothèse du réchauffement climatique. Pourquoi ?
Pour l'été d'abord : plus de chaleur implique plus d'évaporation, les quantités d'eau précipitable dans l'atmosphère augmentent aussi. C'est encore plus flagrant quand c'est une année qui suit une période El Niño (eaux de surface de l'océan Pacifique équatorial supérieures aux normales), comme cette année 2016.
Pour l'hiver : des études ont montré que le réchauffement climatique allait augmenter le régime de temps de type NAO+ (Oscillation Nord Atlantique) en hiver. Or ce type de temps implique des hivers doux et humides, donc une augmentation de la pluviosité hivernale. De plus, les tempêtes automnales, et les précipitations qui y sont associées, se prolongent à présent de plus en plus fréquemment en hiver.
 

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