Vigilance météo
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Résumé février 2018

La position des centres de pression et des masses d'air (à 850 hPa)

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Période Type de masse d'air Cause
du 1 au 3

Maritime polaire

Dépressions Ecosse => Baltique
du 4 au 8
Continental Jonction Anticyclone Açores et Scandinave

du 9 au 10

Maritime polaire

Dépression NO Islande => Mer du Nord
du 11 au 15 Maritime  Dépressions Ecosse => Sud Norvège
du 16 au 21

Continental

Anticylone Açores => Europe puis jonction Anticyclone Açores et Scandinave
du 22 au 28 Continental polaire Anticyclone Russo -Scandinave

Bilan chiffré du mois

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Le bilan complet se trouve ici : Relevés pour février 2018.
Retrouvez aussi nos graphes mensuels de nos stations du réseau MeteoBelgique sur le lien ici.

Commentaire

Ce mois de février 2018 a été caractérisé par des températures anormalement déficitaires, par des précipitations anormalement déficitaires (en quantité et fréquence), et par une insolation exceptionnellement excédentaire. (Station de référence : Uccle).

On retiendra de ce mois de février 2018 un mois très lumineux, contrastant avec les deux premiers mois de l'hiver météorologique 2018. Avec 149.5 h, il bat le record de ces 30 dernières années (2003 avec 149 h). Il faut remnter à février 1975 pour trouver un ensoleillement plus important (157 h), record depuis 1887. Enfin, à noter une vague de froid très tardive qui a touché la Belgique en cette fin février (voir notre newsflash à ce sujet ici). C'est la première vague de froid depuis janvier 2013.


Le soleil se souche sur les Hautes Fagnes enneigées,
comme ici à la Baraque Michel, le 5 février 2018.

Photo : Alexis Papapanayotou.

Ce 1er février 2018, notre pays se trouve à présent sous l’influence de courants polaires maritimes nettement plus frais que ce que nous avons vécu les derniers jours de janvier. La neige a, par ailleurs, refait son apparition en Haute Belgique. Ainsi, le lendemain, le 2, une belle couche de neige s’est formée en bien des endroits en Haute Belgique. À Mont-Rigi, par exemple, on mesure quelques 4 cm le matin, et près de 10 cm en fin d’après-midi. Mais la neige est signalée en moyenne Belgique également comme à Ohey en Province de Namur (265 m) avec un blanchissement très temporaire du sol.
Le temps : après un temps pluvieux en matinée, le temps est plus franchement instable (parfois même orageux), avec des cumulonimbus pouvant prendre un aspect menaçant, suivis d’éclaircies tout aussi marquées. À l’est et au sud du pays, le temps reste cependant fort gris entre les nuages d’averses. Au littoral par contre, le ciel de traîne est bien tranché, avec des nuages convectifs se détachant nettement dans le ciel.

Le 3 février 2018, la situation atmosphérique devient plus confuse avec plusieurs occlusions qui restent traîner sur nos régions ou à proximité de celles-ci, tandis qu’un anticyclone scandinave se développe de plus en plus pour créer une situation de blocage. De l’air polaire maritime commence tout doucement à stagner sur nos régions en dessous des nuages de l’occlusion, avec des températures maximales un peu trop faibles pour la saison, de l’ordre de 4 à 6°C en plaine et légèrement inférieures à 0°C sur les hauts plateaux.
Comme l’air est froid en altitude aussi, nous avons une situation hybride entre stabilité et instabilité, avec un nimbostratus au sein duquel se développent des cumulonimbus enclavés, ce qui signifie que nous avons des averses qui se mêlent aux pluies continues.

Le 4 février 2018, l’anticyclone scandinave prend le dessus et une circulation de nord-est s’établit sur nos régions. Des occlusions, désormais affaiblies, nous reviennent sous la forme de retours d’est. Après des gelées nocturnes quasi généralisées (une large bande littorale en a été épargnée, ainsi que ponctuellement quelques localités du sud du pays), les températures maximales sont remontées jusqu’à 5 ou 6°C sur l’ouest et l’extrême nord du pays, mais seulement jusqu’à 2 ou 3°C sur le centre. Sur les hauteurs, on a assisté à une gelée permanente marquée, avec un maximum de –3,7°C à Mont-Rigi et de –3,0°C à Elsenborn. 
Le sol commence à être enneigé à partir de 200-300 mètres d’altitude environ et à Mont-Rigi, on mesure 10 cm de neige ; à Bièvre, 3 cm ; à Aubange, 2 cm ; à Gouvy, 1 cm.

L'anticyclone s'impose ce 5 février, avec comme conséquence du beau termps, parfois retardé par la dissipation des brumes et brouillards. Les températures minimales tournent autour de 0°C au littoral et à l’ouest (même +2,3°C au port de Zeebruges), de –2°C au centre et de –6°C sur les hauteurs. En raison d’une certaine turbulence de l’air, l’air froid ne s’accumule pas encore dans les cuvettes et c’est bien Mont-Rigi qui connaît la température la plus froide, avec –6,5°C. En journée, grâce au soleil, les températures remontent avec cependant des valeurs assez variables : entre 2 et 6°C en plaine et entre –2 et –4°C sur les hauteurs (là, il fait fort froid même en journée).

Le 6 février 2018, l'air est froid sur tout le pays, mais une perturbation liée à un front chaud immobilisé au sud de notre pays coupe littéralement notre pays en deux, avec de la neige au sud et une absence totale de neige au nord. Cette ligne, pratiquement droite, s’étend de Valenciennes (FR) à Maastricht (NL) en passant à une dizaine de kilomètres au nord de l’axe Charleroi – Namur – Liège. En d’autres termes, les trois villes en question sont sous la neige, mais il n’y a absolument rien à Bruxelles. La délimitation, par ailleurs, est très nette : en peu de kilomètres, on passe d’un sol vert à un sol recouvert de 3 à 4, voire même de 6 centimètres de neige.

Chez nous, la partie du pays située au sud de la ligne précitée connaît toute la journée un nimbostratus neigeux, avec de la neige certes faible, mais tombant en continu sous un ciel gris blanchâtre, sans relief aucun. À Bierset par exemple, on observe un enneigement de 2 cm à 16 heures et de 4 cm à 19 heures, avant de monter à 5 cm en cours de nuit. À Mont-Rigi, la couche finira par atteindre 15 cm (mais là, de la neige préexistait déjà). Au littoral, région la plus éloignée de la zone de neige, le temps est particulièrement beau et ensoleillé, mais avec un vent fort froid. Les températures maximales varient de 2 à localement 3°C sur l’ouest et le nord du pays, 0 à 1°C au centre et le plus souvent des gelées permanentes de –1 à –3°C dans les régions où il neige. Mais localement dans les vallées, il y a un dégel temporaire.


Le village de Frahan est sous la neige, ce 7 février 2018.
Photo : Webcam de Rochehaut, avec vue sur la vallée de la Semois et de Frahan.

Le 7 février 2018, la neige est bien présente au sud de notre pays : à 8h au matin, on note ainsi  à Mont-Rigi : 15 cm, à Presgaux (Couvin) : 12 cm, à Bièvre : 9 cm, à Gouvy : 8 cm, à Frassem (Arlon) : 8 cm, à Aubange : 7 cm, etc.

En journée, les chutes de neige cessent, mais le ciel reste fort gris sur le sud du pays. Ce n’est qu’après le coucher du soleil que le ciel se dégagera.
Les maxima, sous le soleil, se situent souvent autour de 2°C en plaine. Le sud et l’est du pays connaissent des gelées permanentes presque généralisées, avec des maxima de –3 à –4°C sur les hauteurs et un peu inférieurs à 0°C dans les vallées. Ici et là quelques valeurs positives avec 1,1°C à Hastière, 0,8°C à Aubange et 0,3°C à Buzenol. En soirée, avec les éclaircies qui se généralisent, les températures sont en chute libre.

Ainsi, le 8 février 2018, après une nuit généralement peu nuageuse et un vent plus calme sont responsables d’une nuit très froide, notamment au-dessus des sols enneigés. C’est ainsi qu’Elsenborn plonge jusqu’à –15,9°C ! Gouvy enregistre –12,8°C, Bièvre –11,7°C et Dourbes –10,5°C. Mont-Rigi, avec –9,9°C, n’arrive tout juste pas à franchir la barre de –10°C. Ailleurs, le froid est plus modeste, avec des valeurs comprises le plus souvent entre –4 et –8°C (Uccle : –4,8°C). Le bord immédiat de la mer ne connaît pas de gel, avec un minimum de +0,4°C au port de Zeebruges.
Le temps de la journée est généralement beau avec brume et quelques nuages d'altitude, mais on observe aussi parfois d’importants bancs de stratocumulus, localement coriaces. Les températures maximales sont très différentes d’un endroit à l’autre. Sur l’ouest et le nord du pays, on atteint 5 à 6°C, encore 4°C au centre mais plus que 1 à 2°C sur le centre-est et le centre-sud du pays. En Haute Belgique, on observe de faible gelées permanentes (de 0 à –1°C) sur les Hauts Plateaux, mais 2°C à Elsenborn, Bièvre et Gouvy.

Le 9 février 2018, de faibles chutes de neige sont au programme. Elles arrivent bien de l'ouest vers l’est, ce qui fait qu’à un moment, le pays tout entier ou à peu près se retrouve enneigé. Mais ce moment est bref, le dégel intervient presqu’aussitôt et en plaine, la couche de neige fondra aussi vite qu’elle ne s’est formée. En plus, bien souvent, il n’est pas tombé grand-chose. À Gosselies par exemple, on relève 2 cm à 19 heures. À Uccle, la toute nouvelle snowcam laisse voir un mince enneigement, mais complet à 16h45. Cette couche augmentera encore un peu en soirée (jusqu’à 2 cm), puis le dégel interviendra déjà, de telle sorte que le lendemain matin, il n’en restera que des traces. En Haute Belgique par contre, l’hiver est bien installé et les nouvelles chutes de neige augmentent encore légèrement la couche.

Le 10 février 2018, le temps redevient maritime et, paradoxalement, assez beau. Seuls les Hauts-Plateaux resteront dans la grisaille quasiment toute la journée, seule en soirée, le soleil parviendra à percer la couche nuageuse. Les températures maximales sont de saison : environ 7°C sur l’ouest et le nord, 4 à 6°C ailleurs en Basse et Moyenne Belgique et faibles gelées permanentes sur les plateaux ardennais et fagnards.


La couche de neige est importante le 10 février 2018 dans les Hautes Fagnes.
Elle atteint près de 18 cm, comme ici à Xhoffraix.
Le lendemain, on y ajoutera encore quelques centimètres supplémentaires.
Photo : Philippe Mievis.

Le lendemain, le 11 février 2018, une perturbation frontale complexe traverse le pays dans la nuit du 10 au 11 et est suivie de courants instables, dont la propension aux averses ne se réveille vraiment qu’en soirée et la nuit suivante.
Avec des températures en altitude, le soir, qui descendent jusqu’à –7°C au niveau 850 hPa (1351 m) et jusqu’à –17°C au niveau 700 hPa (2835 m), les averses se mettent à tomber sous forme de neige jusqu’en plaine. Mais les températures dans les toutes basses couches restent généralement trop élevées pour reformer une couche de neige en Basse et Moyenne Belgique. Dans l’Entre-Sambre-et-Meuse par contre, la neige accroche, tandis qu’en Haute Belgique, la couche augmente, jusqu’à 23 cm dans les Hautes-Fagnes (où on mesurait déjà 18 cm le matin).

Le 12 février 2018, une crête anticyclonique, issue de l’anticyclone des Açores, influence le temps de nos régions : conséquence, le temps sera assez beau, avec parfois quelques champs nuageux épars.
La couche de neige atteint désormais son maximum dans les Hautes-Fagnes, avec 24 cm. En gros, on peut parler d’une belle couverture neigeuse à partir de 400 mètres d’altitude, voire un peu moins. Entre 200 et 300 mètres, la neige laissée par les averses nocturne fond en journée.

L’influence anticyclonique se maintient encore ce 13 février avec à la clé une très belle journée, avec quelques rares nuages. De fait, le matin, le gel est quasiment généralisé (seuls quelques endroits du nord et de l’ouest y échappent). En Haute Belgique, au-dessus de la neige, il fait carrément froid avec –7,0°C à Mont-Rigi, –8,0°C à Gouvy et –10,5°C à Elsenborn. En journée, en raison de l’origine maritime de l’air, les températures remontent encore assez bien, avec 5 à 7°C en plaine ainsi que dans les vallées et 1 à 2°C sur les Hauts Plateaux.


La région des Lacs de l'Eau d'Heure sous un soleil généreux : février nous
change de décembre et janvier ! 
Vue de Cerfontaine, le 13 février 2018.
Photo : Webcam MeteoBelgique de Cerfontaine (Roger David).

Le 14 février 2018, une occlusion affaiblie tente d’atteindre nos régions, mais n’y arrive pas. Les hautes pressions continentales commencent, peu à peu, à prendre de l’importance pour nous. Il en résulte du très beau temps, avec de nouveaux voiles nuageux en deuxième moitié de journée. La nuit précédente fut très froide parfois même en plaine, avec –5,0°C à Deurne et –4,9°C à Kleine Brogel (mais 0,0°C à Beitem). À Elsenborn, le mercure descend jusqu’à –10,7°C. En journée, l’air maritime n’est que peu continentalisé et les maxima remontent à nouveau jusqu’à 5 à 7°C en plaine et 0 à 1°C sur les hauteurs. La couche de neige, au-dessus de 400 mètres (et parfois un peu en dessous) reste complète. À Mont-Rigi, on mesure encore 19 cm.

Le 15 février 2018 : cette fois, un front réussit à traverser le pays. En raison de la présence d’un secteur chaud, les températures remontent très fort. Les maxima, atteints en milieu de journée sur l’ouest et en soirée sur l’est, varient entre 10 et 12°C en plaine (12,2°C à Kruishoutem) et entre 3 et 4°C dans les Hautes-Fagnes (3,6°C à Mont-Rigi). Le temps est d’abord couvert et faiblement pluvieux, puis des éclaircies se profilent. Sur l’est et le sud, les éclaircies tardent à venir, avec un temps particulièrement brumeux sur la seconde région.
Avec des températures proches de 5°C vers 400 mètres d’altitude, la neige est très malmenée et fond presque entièrement. Dans les Hautes-Fagnes, la neige souffre beaucoup aussi, mais la couverture reste complète. L’épaisseur, cependant, passe de 17 cm le 14 à 13 cm le 16.

Le froid reprend rapidement ses droits le lendemain matin du 16. À Kruishoutem, après les 12,2°C de la veille, la température n’affiche plus que 0,6°C au petit matin. À Koersel, on passe de 10,7°C à –2,1°C. Mais en journée, les températures remontent sous un beau soleil dans un air maritime commandé par un nouvel anticyclone. Les maxima, en fin de compte, atteignent 8 à 9°C en plaine et 3 à 5°C sur les hauteurs.

Une perturbation passe au sud par rapport à nos régions le 17 février, avec beaucoup de nuages en Gaume. En matinée, ces nuages touchent les autres régions aussi, mais là, le temps est beau l’après-midi, même tout à fait serein au littoral. Les températures minimales se situent souvent autour de 0°C en plaine (un peu plus froid au nord et à l’est avec –2 à –3°C) et entre –2 et –7°C sur les hauteurs (une poche d’air froid a réussi à se reformer à Elsenborn en milieu de nuit avec –7,2°C). Les maxima sont fort variables d’un endroit à l’autre aussi, avec 6 à 10°C en plaine et 3 à 5°C sur les hauteurs. À Kruishoutem, on note 10,0°C et à Kleine Brogel, 6,2°C. Dans la vallée de la Meuse, on enregistre 9 à 10°C, mais seulement 4 à 5°C en Gaume. En-dessous de 500 mètres, il n'y a désormais que peu ou pas de neige au sol.

Le 18 février 2018, les hautes pressions continentales refont parler d’elles. De plus en plus, nous nous trouvons en situation de blocage, avec comme conséquence l'arrivée de masses d'air de plus en plus continentales mais pas encore vraiment froid dans un premier temps en raison d’une origine méridionale. Seules les nuits sont froides par endroit..

En plaine, ce sont à nouveau le nord et l’est qui connaissent les températures les plus froides, avec –5,4°C à Genk, –5,0°C à Deurne et –4,8°C à Kleine Brogel. Au littoral, le minimum est de 0,8°C au port de Zeebruges, mais de –4,1°C à l’aéroport de Middelkerke. Au centre, on note –0,1°C à Beauvechain mais –2,6°C à Zaventem. En Haute Belgique, on observe –3,0°C à Saint-Hubert mais –11,0°C à Elsenborn. En journée, les températures s’égalisent (à altitude égale) dans une certaine douceur, avec 8 à 9°C en plaine et 2 à 4°C sur les hauteurs.

Le 19 février 2018, avec le froid se réinstallant en Haute Belgique, les régions encore couvertes de neige le resteront. À Mont-Rigi, la couche est de 12 cm. Elle ne diminuera que de 1 cm pour se stabiliser à 11 cm pour une longue période. Cette stabilisation d’une couche complète vaut aussi pour Wirtzfeld et pour la Baraque de Fraiture. En dessous de 550 mètres d’altitude par contre, les couches neigeuses sont souvent incomplètes et resteront telles quelles au cours des jours à venir. Le ciel est très nuageux à couvert. Les précipitations, sont peu significatives, sauf sur l’ouest du pays où les nuages sont plus épais avec localement 2 à 3 mm de pluie (Passendaele, 2,7 mm ; Beitem : 2,8 mm).

Le 20 février 2018, un front chaud, d’origine maritime, tente encore d’aborder notre pays, mais reste bloqué à l’ouest de nos frontières avant de reculer sous l’effet de la circulation de nord-est qui se met en place. Il s’ensuit que le ciel est nuageux sur nos régions. Les températures minimales sont souvent proches de 0°C en plaine, sauf en Campine où, avec –2 à –3°C, les valeurs sont plus basses. Sur les hauteurs, on note de –4 à –5°C. En journée, les températures atteignent 5 à 6°C en plaine et près de 2°C sur les hauteurs.

Le 21 février 2018, c’est surtout la pollution de l’air qui est un sujet de préoccupation. En effet, une petite couche d’inversion subsiste vers les 1000 mètres d’altitude, ce qui retient la pollution dans les couches inférieures, notamment du côté de Liège, l’atmosphère prend même une teinte jaunâtre. En outre, cette brume sèche et en partie pollué est perceptible jusqu’en Ardenne.Le temps est beau avec de la brume sèche et, très localement, quelques nuages épars.
Avec une circulation de nord-est bien en place (et des vents de nord-nord-est en surface), le gel nocturne est à présent quasi généralisé en plaine avec ici et là des pointe jusqu’à –4°C. En Haute Belgique, on observe jusqu’à –7,7°C à Elsenborn. En journée, les températures remontent encore bien, avec près de 5°C en plaine et entre 0 et 2°C sur les hauteurs. Mais une certaine turbulence de basses couches réveille une sensation de froid.

Le 22 février 2018, l'influence anticyclonique est bien présente et, avec un vent qui dans les basses couches s’est orienté au nord-est, l’air est continental et froid. Mais le grand froid se trouve encore au nord-est du continent, au-delà d’un front froid qui s’étend de la Scandinavie à l’Ukraine en passant par l’est de la Pologne.
Il n’en est pas moins que le gel nocturne continue à être bien présent en Belgique, avec souvent des valeurs autour de –3°C en plaine (localement –4 à –5°C), et de –6 à –7°C sur les hauteurs. Avec le renforcement du vent, les poches d’air froid (radiatif) disparaissent des cuvettes et ce sont véritablement les Hauts Plateaux qui connaissent les valeurs les plus basses avec –6,8°C à Mont-Rigi et –7,0°C à Saint-Hubert.
En journée, le temps est ensoleillé avec quelques nuages. Avec une inversion désormais située plus haut, la dispersion des polluants devient un peu meilleure et le ciel, plus bleu. La remontée des températures en journée, jusqu’à 5°C en plaine, donne cette instabilité qui permet la formation de cumulus mais qui crée aussi pas mal de turbulence, ce qui fait que l’on ne ressent même pas cette hausse diurne de la températures. Sur les Hauts Plateaux par ailleurs, il fait plus froid que la veille avec des maxima de –1 à 0°C.

Le 23 février 2018, la situation météorologique, au-dessus de nos régions, évolue peu. Le ciel est à nouveau serein, si l’on excepte quelques rares cumulus. Les températures minimales se situent le plus souvent entre –2 et –4°C en plaine et entre –7 et –8°C sur les hauteurs, avec cette fois-ci encore la primeur pour les Hauts Plateaux proprement dits (Mont-Rigi : –8,0°C ; Saint-Hubert : –7,6°C). En journée, les températures baissent un peu par rapport à la veille, avec 3 à 4°C en plaine mais localement plus que 1 à 2°C en Moyenne Belgique. Sur les hauteurs ardennaises et fagnardes, les maxima se situent autour des –1 à –2°C (–2,3°C à Mont-Rigi). Avec le vent cependant, ces températures paraissent bien plus froides.

Le 24 février 2018, le front froid, précédant l’air arctique, s’approche maintenant à grands pas de nos régions, mais ne les atteindra que le soir. Le ciel est d’abord serein, puis se voile de nuages d'altitude à l’approche du front.
Les températures minimales, assez homogènes en raison du vent, se situent autour de –4°C en plaine et –8 à –9°C sur les hauteurs (avec toujours Mont-Rigi comme lieu le plus froid, avec –9,1°C). Les températures maximales, provisoirement, remontent un peu, avec 5 à 6°C en plaine et 0 à 2°C sur les hauteurs. Mais avec le vent fort, cette hausse n’est pas du tout ressentie. Presque partout, les rafales dépassent 50 km/h et parfois même 60 km/h (Uccle : 61 km/h).

Le front qui vient de passer est parfaitement sec et, les cirrus de la veille évacués, le ciel est tout à fait bleu en ce 25 février et ce, en toutes régions. Mais il fait encore plus froid et cela se ressent surtout en Haute Belgique. Les minima, là, se situent entre –9 et –11°C (Mont-Rigi : –10,8°C) tandis que les maxima ne dépassent plus –3 à –4°C. En plaine, les minima restent homogènes en raison du vent, autour de –4°C, mais les maxima sont en baisse. Dans le centre-est du pays, les maxima peinent encore à dépasser 0°C, avec 0,5°C à Beauvechain, 0,2°C à Gorsem et à Bierset et même –0,3°C à Gembloux. Plus à l’ouest, mais aussi dans certaines vallées de l’est et du sud, les maxima atteignent encore 1 à 2°C, très localement même 3°C. Mais en raison de la turbulence de l’air, le froid devient de plus en plus insupportable. L’humidité de l’air est aussi remarquablement basse, avec seulement 27% à Uccle et 21% à Humain à la mi-journée.

Le 26 février 2018, un autre petit front nous apporte de l’air un peu plus humide tandis que l’air froid gagne rapidement en épaisseur avec des températures en altitude qui, dès la nuit du 25 au 26, tombent à des valeurs extrêmement basses, avec au-dessus de Beauvechain –14°C au niveau 850 hPa (1475 m) et –24°C au niveau 700 hPa (2922 m). Même si ce ne sont pas des records, de telles valeurs peuvent déjà être considérées comme remarquables pour la saison. En surface, la température baisse aussi, avec des minima de –5 à –7°C en plaine et de –11 à –12°C sur les hauteurs. En journée, les températures dépassent parfois encore tout juste 0°C en plaine (Coxyde : 0,8°C ; Kruishoutem : 0,5°C ; Kleine Brogel : 0,4°C ; Passendaele : 0,3°C ; Koersel : 0,2°C ; Deurne et Semmerzake : 0,1°C). Sinon, les températures restent négatives avec 0 à –3°C en Moyenne Belgique et –6 à –7°C sur les Hauts Plateaux. Pour les régions à basse altitude, on peut déjà parler d’une gelée permanente fort tardive.

Il est surtout intéressant de noter que la baisse encore plus marquée des températures en altitude donne à l’atmosphère une véritable configuration instable. Avec l’humidité résiduelle (principalement en provenance de la Baltique et de la Région des Frises), des cumulus se forment, se développant parfois en petits cumulonimbus donnant un peu de neige.
Toutefois, un phénomène plus surprenant et surtout inattendu s’est produit : des chutes de neiges plus fortes sur une bande orientée ENE – WSW un peu au nord de la Meuse. Que s’est-il passé ?
Il s’agit en fait de neige « industrielle ». Les nuages décrits ci-dessus, en passant au-dessus des bassins industriels allemands, ont reçu un coup de pouce dans leur développement grâce à la chaleur et la vapeur d’eau des fumées d’usine, mais aussi par une présence plus grande de noyaux de condensation issus de ces mêmes fumées. Ceci a permis, très localement, de former de grosses averses de neige qui, avec les courants généraux, se sont ensuite déplacées vers la Belgique, notamment les régions de Hannut et de Waremme, mais aussi l’aéroport de Charleroi, avec 2 cm de neige.

Le 27 février 2018, le temps reste très froid, mais l’instabilité diminue et ne permet plus que de former des cumulus de beau temps dans un ciel autrement bleu. En fin d’après-midi, quelques cumulus parviennent à se développer un peu plus et à produire des virga. Les températures minimales se situent le plus souvent entre –6 et –8°C en Basse et Moyenne Belgique (avec un très surprenant –9,5°C à Angleur) et entre –10 et –13°C sur les hauteurs (–13,2°C à Mont-Rigi). Comme la veille, les maxima dépassent tout juste 0°C ici et là (1,0°C à Coxyde ; 0,2°C à Kleine Brogel ; 0,1°C à Middelkerke, Zeebruges et Semmerzake), sinon on observe un deuxième jour de gelées permanentes presque généralisés, avec pratiquement les mêmes températures que la veille. En altitude, la température descend encore un peu au niveau 850 hPa (1460 m), pour atteindre –16°C au-dessus de Beauvechain à 13 heures. La nuit suivante, la température remonte un peu au niveau 850 hPa pour atteindre –15°C, mais descend encore un peu plus au niveau 700 hPa (2844 m) pour atteindre –26°C. Cette dernière température est exceptionnelle pour une nuit du 27 au 28 février. Les records pour ce niveau (depuis 1951) sont de –29°C pour février (01/02/1956 – 2830 m) et de –24°C pour le mois de mars (12/03/2006 – 2870 m).

La neige est encore (partiellement) présente dans les régions touchées par la « neige industrielle ». À Angleur, par exemple, on mesure 1 cm. En Haute Belgique, quelques averses avaient également augmenté la couche la veille, avec 15 cm désormais à Mont-Rigi (contre 11 cm le matin de la veille). À Wideûmont, la très mince couche qui s’était formée s’est aussitôt sublimée, ce qui fait qu’en ce matin du 27 février, il ne reste que les plaques de vieille neige.

Le 28 février 2018, la vague de froid atteint son pic d’intensité. Ce sera le jour le plus froid de l'hiver météorologique... qui se termine ce jour-là. À présent, la barre des –10°C est dépassée, ici et là, même en Basse et Moyenne Belgique. Kleine Brogel et Gorsem descendent jusqu’à –10,4°C, Gosselies jusqu’à –10,2°C et Zaventem (à Uccle, le mercure ne dexcendra pas en dessous de -8.7°C) jusqu’à –10,1°C. Gembloux, Beauvechain et Bierset y arrivent presque avec, respectivement, –9,8°C, –9,7°C et –9,5°C.

Dans la vallée de la Meuse, Hastière enregistre –11,3°C tandis que sur les Hauts-Plateaux, Mont-Rigi note –15,1°C et Saint-Hubert, –14,3°C. Un rapide faiblissement du vent en début de soirée (la veille) dans la cuvette d’Elsenborn a aussitôt formé un « lac » d’air froid avec une température qui passe la barre des –15°C dès 23h. En ce matin du 28 février, le minimum est de –18,0°C à la station d’Elsenborn, tandis que la température à 7 heures est de –17,3°C. Puis le mercure replonge une nouvelle fois, avec un minimum définitif de –18,1°C à 7h23.
Cette température n’est pas loin des –19,2°C du 25 février 1993. À noter que le 1er mars 2005, le thermomètre d’Elsenborn avait indiqué –18,3°C.
Pour les Hautes-Fagnes, les –15,1°C restent assez éloignés des –17,7°C de la Baraque Michel le 24 février 1956. La station d’Elsenborn n’existait pas encore à cette époque, mais au vu de la situation atmosphérique de ce jour-là (froid radiatif), la température a dû atteindre quelques –25°C à Elsenborn, voire moins.

En journée, le vent se remet à souffler de façon soutenue partout. À Elsenborn, le vent atteint des pointes à 47 km/h en soirée, mais ailleurs, le vent souffle encore plus fort. À Uccle, les rafales de vent d’est soufflent à 54 km/h l’après-midi et 61 km/h le soir. À Zeebruges à 20h, on atteint même 72 km/h en pointe (pour une vitesse moyenne de 50 km/h) avec une température de –4,3°C. Pour le ressenti, c’est certainement l’un des plus grands froids qu’ait connu notre côte belge à cette saison.
Mais ailleurs aussi, on peut parler d’un froid particulièrement insupportable. Et sur le thermomètre, plus aucun endroit de Belgique n’atteint 0°C. La valeur la moins froide revient à Kruishoutem avec –0,5°C. Sinon, il fait le plus souvent autour de –2°C en Basse et Moyenne Belgique et autour de –7 à –8°C sur les Hauts Plateaux.

Le ciel, pendant ce temps, est bien bleu partout. Ici et là, on aperçoit quelques petits cumulus, un peu plus nombreux au littoral. En après-midi et surtout en début de soirée, on voit apparaître un voile de cirrus.
La température, en soirée, diminue rapidement dans un premier temps, puis se stabilise en raison de l’arrivée de nuages. L’épaisseur de l’air froid diminue. Durant la nuit du 28 février au 1er mars, la température est encore très basse vers 1000 mètres d’altitude, avec –13°C, mais au-dessus, une inversion se forme avec l’arrivée d’un air sensiblement plus doux, porté par des vents de sud-est. Ceci annonce la fin prochaine de la vague de froid, qui se terminera effectivement en tout début mars...

Prise globalement, cette vague de froid, sans avoir été exceptionnelle, peut cependant être considérée comme marquée pour la saison. Ce qui est particulier surtout, c’est la constance du vent et la longueur du froid des températures « ressenties ». 


Le dernier jour du mois (et de l'hiver météorologique) aura été le plus froid de ce
mois de février et de cet hiver. A Elsenborn, on enregistrera -18.1°C comme minimum.
Conséquence : certains petits ruisseaux des Hautes Fagnes sont coomplètement
pris dans la glace. Photo : Alexis Papapanayotou


Écart aux normales des températures et précipitations pour l'Europe occidentale.

 201802temp 
Écart des températures moyennes mensuelles par rapport aux normales (en °C)

 201802prec 
Pourcentages des précipitations mensuelles par rapport à la normale (100)

Source : NOAA

Comparaison avec nos tendances saisonnières.

Nous avions insisté sur le faible indice de confiance des tendances saisonnières lors de notre précédente analyse pour les prochains mois, et ce déjà pour février. Comme prévu et annoncé, deux tendances antagonistes se sont affrontées pour imposer leurs masses d'air : les perturbations océaniques avec l'air maritime doux d'une part, et un anticyclone scandinave avec de l'air polaire continental.
Nous avions annoncé que nous voyions plutôt l'air maritime s'imposer la seconde décade sous un régime de temps NAO+ ce qui a bien été observé. Mais l'influence de l'anticyclone allait prendre le relais en fin de cette décade pour imposer un temps glacial et sec jusqu'à la fin du mois. 

Ce qui a fait finalement basculer la situation est la mise en place de l'influence continentale polaire sur nos régions fut le SSW (Sudden Stratospheric Warming, réchauffement soudain de la stratosphère au pôle) qui a eu lieu vers la fin de la première décade et qui a désorganisé le vortex polaire ensuite. A quelques jours près, nous aurions sans doute choisi l'hypothèse froide, cette SSW a été confirmée par les modèles quelques jours après notre rédaction des dernières tendances. Ceci d'autant que le cycle de Madden-Julian était en phase 6 puis 7, et ce de façon très prononcée, ce qui devait favoriser les blocages (nous l'avions mentionné dans notre dernière analyse) : c'est bien ce qui s'est passé.

Résultat, la dernière décade a été très froide, très ensoleillée et absolument sèche, ce qui a évidemment chamboulé les moyennes sur lesquelles nous nous basions.
Le relatif échec de la tendance annoncée est frustrante mais s'explique après coup, et c'est d'autant plus intéressant pour mieux comprendre les mécanismes de la prévision saisonnière.

Les Tendances saisonnières pour février 2018
(publiées le 31 janvier pour nos abonnés Premium)

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Proche de la  normale "A la Chandeleur, l'hiver meurt ou reprend vigueur" dit le dicton. Contre toute attente, il semble que l'hiver ait bien décidé de nous faire une visite surprise, en reprenant vigueur, du moins durant cette première décade de mois. D'abord avec un temps aux températures de saison et avec le retour de la neige en Ardenne et de giboulées ailleurs, le temps devrait se refroidir nettement en seconde partie de cette première décade avec du gel nocturne généralisé. Par contre les averses (hivernales) devraient se faire plus rares aussi.

La suite est plus délicate, plusieurs influences antagonistes se disputeront le contrôle du temps en Europe occidentale : les dépressions arriveront-elles à détrôner l'anticyclone scandinave et le régime de blocage qui lui est associé, stoppant ainsi l'arrivée d'air froid continental sur notre pays ? Cela devrait se jouer à pas grand chose, mais les perturbations atlantiques devraient finalement reprendre le dessus en cours de seconde décade, avec la douceur et les précipitations qui les accompagnent. Ce type de temps devrait nous accompagner jusqu'en fin de mois, moment où le temps se rafraîchira quelque peu avec l'arrivée de giboulées, certes de saison, qui se prolongeront en début mars.

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