Vigilance météo
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Les 10 événements météorologiques majeurs des années 2010's en Belgique

Qui a dit que le climat de la Belgique est monotone, qu'il y fait gris, frais et pluvieux ?
Le climat de la Belgique peut être soumis à l'influence de masses d'air variables, allant de masses d'air polaires, voire arctiques, continentales, maritimes ou tropicales. Les conséquences en font que tous les extrêmes, ou presque, sont possibles en Belgique.

Nous avons choisi, pour ces 10 dernières années, les 10 événements les plus extrêmes, si pas exceptionnels, au moins remarquables que notre pays ait connu.
Un choix est toujours un peu subjectif bien sûr, et nous aurions pu ajouter l'un ou l'autre phénomène, non repris ici. Néanmoins, il doit s'agir ici des phénomènes les plus marquants de ces dix dernières années. Les voici.


Les 10 événements marquants des années 2010 en Belgique

14/07/2010 : un front d'orage très actif et dévastateur

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Durant l'après-midi du 14 juillet 2010, de violents orages se sont abattus sur notre pays en causant de nombreux dégâts.
Les provinces de Namur, du Hainaut, du Brabant Wallon, du Limbourg et de Liège ont été particulièrement touchées.
Dans ce genre de situation, l’air froid soulève l’air plus chaud qui se trouve devant lui et permet le déclenchement de la convection et par là-même de phénomènes orageux.
La présence d’un fort dynamisme d’altitude et le creusement d’une dépression de surface sur nos régions avaient également permis aux orages de s’organiser en un système convectif de méso-échelle (MCS).
En conséquence, nous avons eu une ligne orageuse virulente se dirigeant du SSO vers le NNE, réagissant comme un front froid puissant, et fut à l'origine des dégâts que l'on a connu sur notre pays, touchant d'abord le Hainaut, puis continuant sa progression vers le Condroz, Liège et les Pays-Bas.
Au passage du front, la température a chuté de près de 10° en une heure.
C'est au passage de ce front que les précipitations ont été les plus violentes, parfois accompagnées de grêle. Des cumuls de plus de 30 l/m² ont été observés dans notre réseau de stations MeteoBelgique en quelques dizaines de minutes, soit l'équivalent de la moitié environ de ce qu'il tombe en moyenne au cours d'un mois de juillet complet ! Les vents violents ont aussi eu lieu lors du passage du front, atteignant des valeurs localement largement supérieures à 100 km/h (126,7 km/h enregistré à notre station MeteoBelgique de Jodoigne à 16h36, étant une des régions les plus touchées par cet orage violent, au même titre que Ciney, qui a vu sa Collégiale partiellement détruite) (voir photo).
Les vents violents ont été dus à des rafales descendantes (downburst) et sans doute pas à une tornade, mais les dégâts consécutifs aux rafales descendantes couplées aux fronts d'orages peuvent être tout aussi dévastateurs qu'une tornade de moyenne intensité !

25/12/2010 : un Noël blanc historique 

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Si, en 2009, une première depuis 1986, Uccle avait déjà connu un Noël blanc (présence de 3 cm neige le 25 décembre au matin à 8h) mais c'était clairement le Noël blanc du pauvre par rapport à ce qui nous attendait l'année suivante !
Si, la veille, le 24 décembre 2010 à 8h, on avait encore enregistré 20 cm de neige à Uccle, on aura finalement 16 cm le lendemain le 25 à la même heure. Seul 1964 aura fait mieux avec 17 cm. Historique.
Mais tout le mois de décembre 2010 restera dans les annales :
- Pour le froid avec -0.7°C de moyenne de température : il faut remonter à 1950 (-1.2°C) pour connaître un décembre plus froid à Uccle.
- le record du nombre de jours de neige en décembre : même le record de 1950 (15 jours) est battu : 22 jours pour décembre 2010 !

18 & 23/08/2011 : violents orages, dont celui de Pukkelpop 

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Des orages accompagnés de pluies diluviennes et de rafales de vent ont sévi sur la capitale, le centre et l'est du pays en cet fin d'après-midi du 18 août 2011.
une dépression thermique nous est remontée de France pour atteindre notre pays en fin d'après-midi, accompagnées de masses d'air chaudes et humides, surtout dans les couches les plus basses de l'atmosphère, alors que les couches supérieures étaient plutôt froides, donnant une instabilité à l'ensemble. Les valeurs élevées d'énergie potentielle convective (CAPE) et la présence d'un courant jet en altitude favorisant le cisaillement des vents : le cocktail était potentiellement explosif, et "l'explosion" a bien eu lieu !
Le Hainaut occidental, la capitale, les deux Brabants, la province d'Anvers et du Limbourg et plus tard la province de Liège ont été fortement touchées par l'orage violent qui en a découlé. Pluies diluviennes, rafales de vent destructrices et autres chutes de grêle ont causé des dégâts dans notre pays. Et malheureusement cinq morts sont à déplorer au festival Pukkelpop d'Hasselt suite à ces intempéries.
La nuit du 22 au 23 août, une méso-dépression qui nous remonte de France, accompagnée de plusieurs fronts orageux, à la dynamique particulièrement importante suite à la présence de masses d'air chaudes et humides en surface et la présence d'une goutte froide en altitude : les fronts d'orages n'ont plus qu'à se regrouper en complexes convectifs de méso-échelle pour nous donner des orages violents, aux précipitations intenses et à la durée plus longue que celles du 18 août dernier.
Et en effet, dès le début de la nuit, la Belgique va être touchée par plusieurs fronts d'orages successifs, qui vont à nouveau engendrer des pluies diluviennes, voire des chutes de grêle, le tout accompagné d'une intense activité électrique.
Les conséquences ne se sont pas fait attendre : on a rapidement constaté des dégâts liés aux inondations et aux coulées de boue mais aussi des dégâts liés à la foudre.

Février 2012 : une vague de froid remarquable. 

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Nous avons connu quelques vagues de froid ou épisodes hivernaux remarquables chaque année de 2009 à 2013. Mais la vague de froid de février 2012 fut la plus intense.
Commencée le 29 janvier pour se terminer le 13 février 2012, elle aura duré 16 jours dont 14 jours durant lesquels la température est restée négative, de jour comme de nuit
.
Pareille vague de froid ne s'était plus manifestée chez nous depuis 15 ans, en fin décembre 1996 et janvier 1997, cette dernière avait d'ailleurs été plus importante dans sa durée et les températures minimales observées durant cette période avaient été plus froides encore.
Ceci dit, si elle n'est pas exceptionnelle, l'intensité de cette vague de froid de février 2012 sort du lot. Avec un chiffre de quasi 6.0, elle arrive en 5e position des vagues de froid depuis 1950. Mais bien loin, ici aussi, derrière la plus intense de toutes, celle de février 1956.
A Uccle (station de référence), la température est descendue à -13.0 le 4 février 2012. La nuit du 6 au 7 février a été à nouveau extrêmement froide en de nombreux endroits. La nuit précédente, la barre des –20°C a été dépassée à Elsenborn, avec –20,8°C. Ciney et Gouvy sont descendus fort bas aussi, avec –18,4°C. Une station de notre réseau MeteoBelgique, située dans la Province de Luxembourg (Bovigny) est même descendue jusqu’à –21,1°C ! Les maxima sont souvent restés fort bas aussi, même à (relativement) faible altitude comme à Bierset (–7,9°C) et Gosselies (–7,6°C).

11 au 13/03/2013 : journées hivernales tardives exceptionnelles 


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Alors qu'une semaine auparavant tous pensaient que le printemps était là, avec des températures très douces pour la saison - plus de 19°C à Uccle - , l'hiver nous est revenu, en force, avec gelées sévères et neige abondante.
Un puissant anticyclone à proximité de l'Islande a permis à l'air continental polaire d'envahir nos régions. En outre, une dépression sur le nord de la France a amené de l'humidité et des précipitations sous forme de neige sur son flanc Nord, juste chez nous.
La perturbation ne s'est déplacée que lentement, ce qui a donné une vingtaine d'heures de précipitations neigeuses sur toute la Belgique, le Nord et la Côte ayant été un peu plus épargnés.
Il n'est pas rare d'encore avoir des enneigements sur le centre du pays en mars, voire même en avril, mais avec 13 cm d'épaisseur de neige mesuré à Uccle à 8h ce 13 mars 2013, il s'agit de la plus haute épaisseur de neige enregistrée en cette station en deuxième décade de mars, (le précédent record, 12 cm, a été mesuré le 14 mars 1906). A noter aussi qu'à 2 cm près, le record pour un mois de mars était battu (15 cm les 1 et 2 mars 1946). 
Un autre fait remarquable c'est que cet enneigement a perduré : commencé le 11 au soir, la neige est toujours présente ce 13 mars au soir, ceci étant dû à des températures particulièrement froides : généralement si tard en mars la neige ne perdure pas longtemps, comme pour exemple le cas il y a 5 ans, où 12 cm de neige avaient été mesurés au matin du 25 mars 2008, mais qui n'avaient pas résisté bien longtemps.
La neige est tombée sous un vent assez soutenu, ce qui a généré d'importantes congères parfois particulièrement spectaculaires.
Ce qu'il y a d'exceptionnel dans cet épisode froid, ce sont les deux jours de gel permanent (ou jours d'hiver) que l'on a connus à Uccle les 11 et 12 mars. Pour ces deux jours, les maximas ont été respectivement de -0.7°C et de -1.3°C. Pour la valeur du 11 mars, c'est la valeur de 0h, si on prend uniquement la température de l'après-midi, ce jour la température ne sera pas remontée au dessus de -1.8°C, ce qui est exceptionnel et sans doute inédit pour une seconde décade de mars depuis 1888.
Le matin du 13 mars a été particulièrement froid. Le Centre, le Borinage, la Campine et la vallée de la Meuse sont parmi les régions les plus froides. A Uccle, la température minimale est descendue jusqu'à -10.2°C, ce qui est un record pour une seconde décade de mars. Le record pour une température minimale de mars a été frôlée : le 7 mars 1971, la température était descendue à -10.4°C (A noter que depuis cette date, plus aucune température inférieure à -10°C n'a été enregistrée à Uccle). Ce sont les -17.1°C enregistrés à Ciney, qui en ont fait la station la plus froide de Belgique ce matin du 13 mars. 

 Août 2014 : Tornado outbreak 

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On retiendra de ce mois d'août 2014 les épisodes tornadiques qui se sont succédés sur notre territoire, ainsi que sur le nord de la France.
De fortes pluies et trois tornades se sont abattues sur notre pays, en province de Liège, de Hainaut et de Luxembourg, en soirée du 8 août ou en première partie de la nuit.
La plus forte, fut celle observée dans l'entité de Manhay en province de Luxembourg. Elle est classée F2 sur l'échelle de Fujita. 
La seconde a été observée dans l'entité de Jalhay en province de Liège. Il s'agirait ici d'une F1. C'est l'axe Malchamps, Wayai, Arzelier, sur la localité de Sart qui a été particulièrement touché. 
Enfin la dernière tornade a été observée en Brabant Wallon, à Glimes-Jauchelette, dont l'intensité a été estimée au niveau F1 de l'échelle de Fujita.
Une deuxième journée de tornades a eu lieu le 10 août. Associés à un front d'orages qui a traversé le territoire belge d'ouest en est, des phénomènes locaux violents ont été observés : pluies diluviennes, rafales de vent violent...
Une première tornade a été observée à Gozée (province de Hainaut), estimée F1.
Une seconde tornade a touché Ligny et les environs (province de Namur); ici aussi l'intensité a été estimée au niveau F1.
Deux phénomènes venteux ayant causé des dégâts sont à ajouter à cette liste, sans doute également associés à des tornades : Marbay, en province de Luxembourg et Waret-L'Evêque (près de Héron, en province de Namur).
Le 15 août, un autre phénomène devait toucher la côte Belge à Zeebruges : il s'agit d'une trombe marine qui s'est formée au dessus de la mer du Nord, sans doute aidée dans sa formation par la température de la mer, nettement plus élevée que la normale. Celle-ci a atteint la côte à Zeebruges, où quelques dégâts sur la plage ont été signalés avant de rapidement se dissiper.
A noter que le 15 août, plusieurs tornades ont été observées dans le département du Pas-de-Calais, en France, pas trop loin de nos frontières (Lallaing, Rejet de Beaulieu).
Le dernier épisode tornadique du mois pour le territoire belge eu lieu le 22 août.
Deux tornades ont été observées : une en Flandre, à Zwijnaarde, près de Gand (province de Flandre orientale) et l'autre en Wallonie, à Leuze, près de Ath, en province de Hainaut. Ces deux tornades ont été estimées à F0 pour Zwijnaarde et sans doute F1 pour Leuze.

Décembre 2015 : le mois de l'extrême : chaud, chaud, chaud !

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Si le mot exceptionnel ne devait se limiter à l’excédent de température moyenne que d’un seul mois depuis le début des mesures climatologiques, ce serait à décembre 2015 qu’il conviendrait de l’appliquer. Sans aucun doute.
Avec 9.6°C de température moyenne, ce mois de décembre nous a gratifié d'une chaleur inédite.  
9.6°C ! C'est la valeur de la température moyenne de ce mois de décembre 2015. Le précédent record, datant de 1934, est de 7.5°C. Le record est explosé de plus de 2°C ! C’est du jamais vu.
9.6°C, pour se donner une idée, c'est quasiment la température moyenne d’un mois d’avril ! (9.8°C). D‘ailleurs la nature en est totalement chamboulée : les fleurs éclosent, les jonquilles, habituellement en fleur en mars ou en avril sont déjà présentes dans nos parterres !
9.6°C, si cela concernait la température d’un mois de mars, elle serait considérée là aussi déjà comme très exceptionnelle (n’arrivant en moyenne qu’une fois tous les 100 ans) ! D'ailleurs, la température de ce mois de décembre est supérieure à la température la plus haute jamais enregistrée en mars (9.5 en mars 1991) ! Sidérant !
Dernier exemple pour se rendre compte de cette valeur incroyable : quand, en novembre 1984, on battait le record de douceur du mois de novembre, cette valeur était de… 9.4°C (battu entre-temps, réchauffement climatique oblige), soit moins que cette valeur de décembre 2015…
Sur base de la série 1981-2010 pour Uccle, la plus récente et la plus chaude aussi, le seuil à partir duquel la température peut être qualifiée de très exceptionnelle est de 6.6°C ! La valeur normale d’un mois de décembre est de 3.4°C.

 Mai et Juin 2016 : orages et pluies diluviennes 

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Depuis le 27 mai 2016, et surtout les 29, 30 et 2, 6 et 7 juin, la Belgique a été soumise à de violentes averses, souvent orageuses, qui ont amené des inondations un peu partout sur notre territoire. Si la capitale a été relativement épargnée, les régions liégeoise, anversoise, gantoise, tournaisienne et la région de Nassogne ont été particulièrement touchées. Nos voisins français et allemands ont été plus durement touchés encore, de nombreux morts y sont à déplorer. En Belgique, on compte trois victimes, une le 2 juin et deux le 6 juin.
Le 30 mai, les cotes pluviométriques de Roulers, Beitem et d’Armentières peuvent être considérées comme remarquables et font partie des plus hauts totaux de précipitations mesurés dans nos régions, certainement en plaine.
Plus tard dans la saision, le 23 juin 2016, les orages accompagnés de pluies diluviennes ont touché la Belgique.
Après une journée caniculaire durant laquelle le seuil des 30°C (33.1°C à Angleur, 32.1°C à Koersel, 31.8°C à Genk...) a été dépassé en de nombreux endroits du pays, les orages se sont abattus sur notre pays en début de soirée.
Cette fois, c'est principalement le centre du pays qui a été touché par les intempéries. Les provinces de Hainaut (Borinage), les deux Brabants, et celle du Limbourg ont été particulièrement arrosées par les pluies diluviennes.  

11/12/2017 : un épisode neigeux remarquable... pour une moitié de la Belgique, littéralement coupée en deux.

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La Belgique aura été littéralement coupée en deux ce 11 décembre 2017 météorologiquement parlant, presque le long de la frontière linguistique.
Une partie aura été dans l'air maritime polaire, l'autre dans l'air maritime doux. La première partie aura été sous la neige et dans le froid, la seconde sous la pluie et une relative douceur.
Mais ce ne sont pas les parties auxquelles on aurait pu logiquement s'attendre : la Flandre aura été soumise à des descentes d'air polaire maritime (assez direct) sur les flancs nord et ouest du noyau dépressionnaire, tandis que la Wallonie est restée dans des masses d'air maritimes douces sur les flancs est et sud.  Mais le plus spectaculaire aura été de voir la côte belge sous une importante couche de neige, chose à laquelle cette région ne nous a pas habituée ! Et dire qu'à ce moment, en Hautes Fagnes, il pleuvait sous une température de 2°C ! C'était vraiment le monde à l'envers...
Ce sont les régions d'Anvers, de Bruges et de Gand qui nous ont donné les enneigements les plus significatifs, un observateur a même relevé 17 cm à Assebroek près de Bruges vers 15h (alors qu'il neigeait encore).

24 et 25/07/2019 : températures record en Belgique ! 

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Pour la première fois depuis le début des mesures météorologiques dans notre pays, les 40°C ont été atteints, le 24 juillet d'abord, à Angleur, puis le 25 juillet dans bon nombre de stations météorologiques en Belgique.
Pour Uccle, la journée la plus chaude de cette vague de chaleur fut celle du 25 juillet 2019 avec 39.7°C.
Les valeurs de température les plus élevées en Belgique ont été observées à Begijnendijk (Province de Brabant flamand) avec 41,8°C et à Houyet (Province de Namur) avec 41,6°C, toutes deux des stations du réseau climatologique de l'IRM. A noter aussi, toujours ce 25 juillet 2019, la valeur incroyable à Coxyde, en bord de mer avec 40.2°C !
Autre élément interpellant, c'est la 5e année consécutive avec une vague de chaleur : 2015, 2016, 2017, 2018 et à présent 2019. Si la vague de chaleur de 2018 fut particulièrement longue et forte, 2019 connaîtra 3 vagues de chaleur durant l'été, une première depuis... 1947. Dont celle de juillet, qui fut brève mais qui battra tous les records d'intensité.

 

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