Vigilance météo
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Retour en mars 2013 : Quand le froid fait la Une pour la dernière fois.

Préambule

Dans le cadre de notre rubrique "Climats d'hier et d'aujourd'hui", nous allons réanalyser en détail des épisodes météorologiques récents et remarquables de ces dernières années, en essayant d'expliquer en détail les causes et conséquences de ces épisodes, à raison d'une analyse par mois.
Neuvième volet de la série : situation particulière de mars 2013, un mois exceptionnel à bien des égards.


Introduction

Mars 2013 a connu un froid exceptionnel. Des records datant parfois de 1887 ont été battus. Mais c’est la dernière fois que le froid a fait tant parler de lui.

Mars 2013 s’inscrit dans un contexte généralement froid. Comme si le réchauffement climatique avait appuyé sur « pause ». Avec une moyenne de 7,1°C à Uccle, le premier semestre de 2013 est le plus froid depuis 1987. En outre, deux décades ont été les plus froides depuis le début des observations à Uccle, en l’occurrence le 3e décade de mars (0,9°C) et la 3e décade de mai (9,9°C).

Toute la période 2009-2013 a été plus froide que ce qu’on avait déjà l’habitude de connaître. Notamment 2010 a été froid avec une moyenne de 9,69°C, ce qui correspond à ce qui était habituel dans les années 50 et 60 du 20e siècle. En 2013, un deuxième semestre assez chaud compense en partie le déficit, si bien que l’année se termine sur une moyenne de 10,17°C. Malgré tout, 2013 occupe la 2e place des années les plus froides du 21e siècle.

Le réchauffement climatique a-t-il vraiment appuyé sur « pause » ? Non. Dans la courbe de tendance, ces quelques coups de froid de 2009, 2010, 2012 et 2013 n’apparaissent même pas. Pour 2013, la tendance à Uccle (courbe lissée) est de 11,27°C, soit 1°C de plus qu’en 1988 et presque 0,5°C de moins qu’en 2024.



Souce : IRM et Climat.be

Par rapport à la période 1850-1900 (période de référence du GIEC), l’excès est 2,4°C à Uccle pendant la période entourant 2013, et de 2,9°C actuellement. Autrement dit, au-delà des phénomènes locaux, régionaux et surtout temporaires, le réchauffement climatique suit inexorablement son cours.

Et qu’en est-il au niveau mondial ? En 2013, on se rapproche déjà tout doucement de 1°C au-dessus de l’époque préindustrielle, alors qu’actuellement, on est autour de 1,3°C, avec une année 2024 qui, prise isolément, dépasse le 1,5°C convenu comme limite par les Accords de Paris (≈1,55°C selon l’Organisation Météorologique Mondiale).

À cela s’ajoute qu’en 2013, on sort tout juste de l’année la plus catastrophique au niveau de la calotte polaire arctique, avec un minimum historique en septembre 2012. En 2013, cette calotte se rétablit quelque peu, mais reste encore dramatiquement en dessous des niveaux d’avant le réchauffement climatique. Il n’est d’ailleurs pas exclu qu’il y ait un lien entre cette fonte massive des glaces polaires et les coups de froids ponctuels qui peuvent encore concerner nos régions. Nous y reviendrons.


L'hiver 2012-2013

L’hiver 2012-2013 montre déjà ses dents à plusieurs reprises. Après un mois de décembre relativement doux et surtout très pluvieux, le mois de janvier se manifeste par un coup de froid majeur, surtout en Flandre. Au-dessus d’un épais manteau neigeux, des températures minimales absolument remarquables sont observées en Basse Belgique, comme les –16,0°C de Knokke (le 25) et de Retie (le 17), les –14,8°C de Zomergem (le 16) et les –14,7°C de Meigem (le 16), de Wingene (le 25) et de Melle (le 25).

L’épaisseur de neige est remarquable aussi pour la région, avec 18 cm à Oedelem (Beernem), 16 cm à Beest (Dixmude) et 15 cm à Lichtervelde (au nord de Roulers). Au littoral, à Middelkerke, la couche est montée jusqu’‘à 10 cm.

Au centre du pays, les rigueurs de l’hiver ont été un peu moindre, mais avec 11 jours d’hiver (gel permanent) dont 8 consécutifs tant à Uccle qu’à Zaventem, on peut parler, là aussi, d’un phénomène hivernal significatif. Par ailleurs, la couche de neige atteint 12 cm à Uccle le matin du 21 janvier, et 13 cm à l’aéroport de Bruxelles-National. C’est à Bornival, à l’ouest de Nivelles, qu’on observe la couche de neige la plus épaisse, avec 21 cm du 21 au 23 janvier.

Des périodes très douces en début et en fin de mois compensent partiellement ce coup de froid, si bien que la moyenne du mois, avec 2,1°C à Uccle, n’est pas encore tellement en dessous des normes saisonnières.

En février, le froid est moins intense, mais plus régulier, avec cette fois-ci une moyenne de température bien en dessous des normes, en l’occurrence de 1,4°C à Uccle. Les Hauts Plateaux sont cette fois-ci privilégiés par la neige, avec un sol enneigé pendant tout le mois dans les Hautes-Fagnes, et un maximum de 31 cm le 8 à Mont-Rigi.
La fin du mois de février reste froide, tout comme les trois premiers jours de mars, puis le printemps nous revient en force le 4 mars, très temporairement…


Mars 2013 dans ses détails

Malgré les journées très printanières autour du 6 mars, l’ensemble du mois, avec une moyenne 3,0°C, a été l’un des plus froids jamais observés à Uccle (le plus froid depuis 1962). C’est dire l’intensité du froid qui a régné sur la Belgique dès le 10 mars. Si l’on prend la période du 10 mars au 8 avril, nous avons même, avec 1,9°C de moyenne à Uccle, la période de 30 jours printanière la plus froide depuis les débuts de printemps très froids de la fin du 19e siècle, en l’occurrence 1883, 1887, 1888 et 1892.

Les extrêmes, par endroit, se sont montrés tout à fait hors normes aussi. La nuit du 12 au 13 mars, avec un minimum de –10,1°C à Uccle et de –10,7°C à Neder-Over-Heembeek, a été la plus froide, dans la capitale, depuis 1845 pour une deuxième de décade de mars. À l’aéroport de Bruxelles-National, on a même enregistré –12,6°C ! En dehors de Bruxelles, on retiendra entre autres les –17,6°C de Crupet, les –17,1°C de Ciney et les –16,8°C de Rochefort, qui sont tout autant hors normes pour la saison.

La neige a également atteint des épaisseurs inédites à la mi-mars en Basse Belgique, comme par exemple les 17 cm de Mouscron et les 16 cm de Vaudignies, à quelques kilomètres au sud de Chièvres. Et c’est encore sans prendre en compte les congères, qui ont transformé toute la Belgique en un véritable paysage polaire et qui ont provoqué 1.669 kilomètres de bouchons cumulés sur nos routes, ce qui ne s’était encore jamais vu auparavant.



Wanfercée-Baulet (entre Fleurus et Sambreville) le 13 mars 2013.
Photo : WillyLourson (Forums MeteoBelgique)

Nous allons commencer l’analyse détaillée de ce froid intense par… la journée la plus printanière de ce mars 2013.

6 mars 2013
Des hautes pressions près de la Mer Noire, associées à un faible complexe dépressionnaire sur l’Océan, nous amènent un flux d’air méridional.


Source : KNMI

À la suite du passage d’un front chaud affaibli, la journée est on ne peut plus printanière. Après quelques stratocumulus en matinée, le ciel se dégage avec un beau soleil accompagné de cirrus et quelques altocumulus. Les températures sont très élevées pour la saison : 19,8°C à Liège-Monsin ; 19,6°C à Stavelot ; 19,5°C à Stabroek ; 19 ,2°C à Rochefort ; 19,1°C à Uccle et à Angleur et encore 13,1°C à Mont-Rigi (alors qu’une petite dizaine de centimètres de neige au sol est encore en train de se sublimer dans un air très sec, avec 19% d’humidité seulement !)
De l’air froid sur le nord-est de la Scandinavie reste encore « sagement » dans son coin.

7 mars 2013
Une journée à nouveau plus humide, mais qui reste douce, avec 15 à 16°C par endroit malgré un ciel très nuageux avec altostratus translucidus suivi de stratocumulus et de quelques pluies.
Pendant ce temps, l’air froid du nord-est, au-dessus d’un épais manteau neigeux, progresse discrètement et atteint désormais l’Estonie et la Lettonie, ainsi que tout le nord-ouest de la Russie.

8 mars 2013
Un anticyclone, qui a commencé à se former la veille, s’est désormais bien installé sur la Scandinavie et le nord-est de l’Europe, avec la conséquence de pousser l’air froid de plus en plus vers nos régions. Cet air froid a désormais atteint le Pologne et commence à s’infiltrer dans l’est de l’Allemagne.


Source : KNMI

Au sud d’un vaste front froid, l’air continue cependant à être méridional et quelque peu perturbé. Le temps reste donc très doux pour la saison, avec 14 à 15°C et localement même 17°C. L’air est cependant humide, avec dans le ciel surtout des altocumulus et des stratocumulus devenant de plus en plus nombreux et donnant à nouveau un peu de pluie. Ces pluies deviendront même très abondantes la nuit du 8 au 9 sur l'ouest de la Belgique en raison d'une petite dépression qui évolue très lentement sur notre pays. Middelkerke et Anvaing recueillent par exemple 33 mm ; Kruishoutem, 28 mm ; Beitem 27 mm ; Eeklo, 27 mm et Passendaele, 26 mm. Ces fortes précipitations restent grosso modo à l'ouest d'une ligne Gand – Mons.

9 mars 2013
Les vents, qui avaient soufflé de directions variables au cours des jours précédents, avec une prédominance de sud-est, soufflent à présent d’ouest sous l’influence d’une petite dépression qui a encore réussi à remonter jusqu’au nord de notre pays avant de se retrouver bloquée par l’anticyclone et la proximité du front froid.


Source : KNMI

L’après-midi, l’air froid avec de la neige et des gelées permanentes se trouve au nord-est d’une ligne allant du nord des Pays-Bas à Leipzig en passant par Hanovre.

Chez nous, il fait encore relativement doux dans un premier temps, avec 7 à 11°C par temps pluvieux au nord et au centre, et par temps légèrement instable (cumulus et stratocumulus) au sud. En après-midi, l’air froid nous parvient sous une forme atténuée via un détour sur la Mer du Nord et envahit notre pays par le nord avec des températures descendant jusqu’ à 5 ou 6°C. À ce moment, le temps devient brumeux avec stratus et stratocumulus pendant que cet air humide et plus froid gagne peu à peu le restant du pays.


Vents le 9 mars 2013 à 20h. Source : Kachelmann Wetter

10 mars 2013
Les vents, qui soufflaient encore d’ouest le matin, s’orientent progressivement au nord-est en passant par le nord-ouest et le nord. La journée est grise et cette fois-ci franchement froide, avec des maxima souvent proches de 2°C (mais encore jusqu’à 7°C sur le sud du pays).


Source : KNMI


Le front froid traverse à présent le pays mais les précipitations, tombant encore le plus souvent sous forme de pluie, de bruine ou de neige fondante, ne sont généralement pas très importantes. Cependant l’air glacial se met déjà en place juste au nord de chez nous, au-delà d’une ligne Amsterdam – Hannovre – Magdebourg où les températures n’atteignent plus 0°C même en journée.

11 mars 2013
Le gel permanent arrive chez nous, même en plaine, même à la côte. Le vent est mordant et souffle à présent bien de nord-est. Le front froid reste traîner juste au sud de notre pays, ce qui nous vaut un temps gris, avec des stratus / stratocumulus parfois accompagnés de chutes de neige. Le soir à 19h, on relève déjà 6 cm à l’aéroport de Charleroi. Ailleurs, la couche est plus modeste mais atteint quelques centimètres en bien des endroits.

Les maxima, de 0 à –1°C en plaine et de –3 à –5°C sur les hauteurs, sont parmi les plus bas jamais enregistrés pendant une seconde décade de mars. Il faut en effet remonter à... 1888 pour trouver des valeurs encore plus froides. Ce qui est remarquable aussi, c’est que ces maxima sont en moyenne 20°C plus bas que ceux relevés 5 jours plus tôt, en l’occurrence le 6 mars.


Webcam IRM – Uccle – 11 mars 2013 à 13h30

12 mars 2013
Un retour d’est nous vaut un véritable blizzard. Avec un vent de nord-est qui souffle par rafales de 50 km/h, voire un peu plus, une fine neige qui tombe en abondance nous vaut d’énormes congères.


Source : KNMI

La couche d’air très froid a une épaisseur d’un millier de mètres. Au-dessus, l’air est moins froid mais, au-dessus de la Belgique, la température ne dépasse 0°C à aucun niveau, ce qui fait que les précipitations sont entièrement de neige. La limite des pluies (verglaçantes) se situe sur une ligne passant juste au sud de Paris – Metz – Karlsruhe.

Chez nous, sous un altostratus (parfois translucidus) doublé de nombreux stratus fractus, les chutes de neige s’intensifient dès le matin au centre du pays, pour ne cesser que vers 13 heures environ. Alors, il ne reste que l’altostratus translucidus, avec quelques stratocumulus à la limite de cumulus. Plus tard, cet altostratus s’amincit même en cirrostratus avec, à 15 heures, un effilochement et quelques éclaircies parmi les cirrus.

Les épaisseurs de neige, à 7 h et à 13 h étaient les suivantes :

Middelkerke 1 cm / traces
Munte 5 cm / 5 cm
Deurne 5 cm / 8 cm
Zaventem 5 cm / 10 cm
Beauvechain 7 cm / 13 cm
Gosselies 10 cm / 13 cm
Bierset 5 cm / 6 cm
Kleine Brogel 5 cm / 10 cm
Mont-Rigi 7 cm / 7 cm
Elsenborn 7 cm / 9 cm

À Ciney et à Sprimont, la couche atteint 20 cm, à Florennes 18 cm, à Mouscron 17 cm et à Vaudignies (Chièvres) 16 cm. À Uccle, les 13 cm sont la mesure de neige la plus élevée jamais relevée au cours d’une 2e décade de mars (précédent record : 12 cm le 14 mars 1906).



Neige à Hamois – Crédit Photo : Jean Piret

Mais ces données ne reflètent même pas vraiment la neige présente au sol puisque ce sont surtout les congères qui donnent un caractère très hivernal au paysage. Ces congères montrent aussi la difficulté de mesurer cette fameuse hauteur « hors congères » de la neige. À Beauvechain par exemple, l’épaisseur de la neige varie de 4 à 12 cm selon l’endroit de l’aéroport, avec jusqu’à 25 cm dans les congères. Au final, en se basant aussi sur les précipitations, c’est la valeur (moyenne) de 13 cm qui est retenue.

À Florennes, on mesure 18 cm, mais avec des congères dépassant les 50 cm à la mi-journée.

Les températures maximales, très froides, se situent entre 0 et –4°C en Basse et Moyenne Belgique (localement +1°C à l’ouest) et entre –5 et –7°C. De nombreuses stations situées à basse altitude enregistrent leur deuxième jour d’hiver, ce qui est tout à fait exceptionnel pour la mi-mars. À Uccle, on mesure une température maximale de –1,8°C le 11 mars et de –1,3°C le 12 mars. Depuis que les relevés de font à Uccle (1886), seuls les mois de mars 1887, 1888 et… 2018 présentent deux jours d’hiver au cours de la deuxième décade de mars. En 2018, les deux jours d’hiver (17 et 18 mars) sont encore plus tardifs que ceux de 2013, mais dans le cadre d’un coup de froid qui, globalement, est bien moindre.

À l’Observatoire de Bruxelles (actuel Botanique), la 2e décade du mois de mars 1845 a comptabilisé pas moins de 7 jours d’hiver, avec une température ne dépassant pas –6°C le 13 mars.

13 mars 2013
La nuit du 12 au 13 mars, le ciel se dégage et les températures s’effondrent. Au matin, tous les records pour la mi-mars sont pulvérisés. Du côté de Bruxelles, la température descend jusqu’à –10,1°C à Uccle et jusqu’à –12,6°C à l’aéroport de Bruxelles-National. Il faut remonter jusqu’au... 14 mars 1845 pour trouver plus bas du côté de Bruxelles, avec quelques –13,5°C à l’ancien Observatoire.

Ailleurs dans le pays, les séries disponibles sont moins longues, mais atteignent quand même 60 années en bien des endroits. Voici quelques records qui ont été pulvérisés pour une deuxième décade de mars :

Ciney –17,1°C (–11,2°C le 19/03/1985, série depuis 1976)
Rochefort –16,8°C (–11,0°C le 12/03/1987, série depuis 1984)
Gorsem –15,4°C ( –7,4°C le 13/03/1987, série depuis 1982)
Koersel –15,3°C ( –8,7°C le 13/03/2006, série depuis 1983)
Malonne –14,1°C ( –6,7°C 14+15/03/1987, série depuis 1984)
Liège-Monsin –13,0°C ( –6,0°C le 15/03/2006, série depuis 1984)
Kleine Brogel –12,8°C (–10,8°C le 11/03/1976, série depuis 1953)
Hastière –12,4°C ( –8,5°C le 13/03/2006, série depuis 1977)
Dourbes –12,1°C ( –9,8°C le 11/03/1976, série depuis 1965)
Bierset –11,8°C ( –8,2°C le 19/03/1985, série depuis 1953)
Florennes –11,1°C ( –7,7°C le 13/03/2006, série depuis 1976)
Deurne –10,8°C ( –8,5°C le 11/03/1958, série depuis 1953)
Gosselies –10,1°C ( –7,1°C le 13/03/2006, série depuis 1984)
Beauvechain –8,7°C ( –6,9°C le 11/03/1970, série depuis 1953)
Beitem –8,5°C ( –5,2°C le 14/03/1987, série depuis 1953)

Notons aussi quelques températures très basses relevées sur le réseau de MétéoBelgique : –15,9°C à Mélin (près de Jodoigne) ; –15,6°C à Floriffoux (près de Floreffe et de Malonne) ; –14,3°C à Mons ; –14,1°C à Landen (entre Hannut et Saint-Trond) ; –13,7°C à Montignies-sur-Sambre ; –13,7°C à Lanklaar (près de Maasmechelen) et –13,6°C à Tollembeek (près de Herne et d’Enghien).


Webcam de Mélin, presque au moment du minimum de température


En journée, les températures sont un peu moins froides que les jours précédents, avec 4°C sur l’ouest du pays, 2°C au centre, mais encore un gel permanent sur la plupart des régions de l’est. Ce redoux s’accompagne d’instabilité notamment au littoral, avec là de petites averses de neige. En après-midi, cette instabilité atteint aussi le centre du pays sous une forme affaiblie, avec un mix de cumulus et de stratocumulus.

Partout, la couche de neige reste intacte, à l’exception du littoral où il ne subsiste que des traces. À l’aéroport de Charleroi, on mesure 13 cm, et encore 7 cm à celui de Bruxelles. À Uccle, on relève 10 cm.

14 mars 2013
Après le dégel temporaire durant la journée du 13 mars en Basse et Moyenne Belgique, la nuit est moins froide aussi avec des températures minimales le plus souvent comprises entre –1 et –4°C à l’ouest du pays, entre –3 et –5°C au centre et jusqu’à –7 ou –8°C en Haute Belgique et, localement, en Campine. Il ne faut pas perdre de vue que ce sont là encore des températures très basses pour la saison.

Ce radoucissement tout relatif du temps est lié à un changement de masse d’air. Comme nous pouvons le voir sur la carte ci-dessous, le passage d’une petite occlusion, qui a principalement donné de l’instabilité sur la zone côtière, nous a placé dans de l’air polaire plus maritime.


Source KNMI

Si le côté « maritime » de la Mer du Nord prime dans les toutes basses couches avec un petit radoucissement, c’est le côté polaire direct qui prime dans les moyennes et hautes couches, avec une température qui chute jusqu’à –20°C au niveau 700 hPa à 2834 mètres. Le niveau 850 hPa, à 1366 mètres, reste quant à lui plus ou moins inchangé, avec –9°C.

Il est inutile de préciser qu’on passe là à une configuration plutôt instable, certainement sur les eaux de la Mer du Nord à 4-5°C au large. Ces averses réussissent ensuite à pénétrer vers l’intérieur des terres. Au centre du pays par exemple, on note déjà le matin un petit supplément de neige au sol.

Dans le courant de la journée, ce profil instable se maintient, avec de belles éclaircies et de nouvelles giboulées de neige par températures légèrement positives (en Basse et Moyenne Belgique) durant les éclaircies, mais à nouveau proches de 0°C sous les averses.


Webcam IRM – Zeebrugge – 14 mars 2013 à 12h40 et 13h45


Webcam IRM – Diepenbeek – 14 mars 2013 à 12h40 et 13h45

Par endroit, la neige est mise à mal en plaine par le soleil déjà fort de mars et des températures de 3 à 4°C, mais souvent elle tient bien, surtout à partir de 100-200 mètres d’altitude. À Bierset par exemple, une couche de 8 cm au départ est encore à 6 cm le soir.

De même, Beauvechain passe de 7 à 5 cm. À Bruxelles-National par contre, il ne reste plus grand-chose, le soir, des 3 cm qu’il y avait encore le matin. À Uccle, par contre, la couche de neige, de 10 cm le matin, reste intacte toute la journée, mais les meilleures conditions de neige sont pour l’Entre-Sambre-et-Meuse, avec par exemple 16 cm à Florennes le matin et encore 14 cm le soir.

15 mars 2013
À la suite d’une petite hausse de pression avant l’arrivée d’un front chaud très affaibli, le ciel se dégage une bonne partie de la nuit (du 14 au 15 mars) et, cette fois-ci, c’est l’est du pays qui connaît des températures extrêmement froides.


Source : KNMI

À Elsenborn, la température descend jusqu’à –17,9°C, ce qui constitue un record pour cette station pour la 2e décade de mars. Le précédent record, du 13 mars 2006, est de –17,4°C. Il faut cependant mentionner que la période d’observations est assez courte, la station n’étant devenue opérationnelle (avec publication des données) qu’en janvier 1987.

D’autres valeurs remarquables ont été relevées dans le sud du pays la nuit passée :–14,2°C à Bièvre et –13,8°C à Aubange. À Ciney, le thermomètre redescend jusqu’à –13,0°C, un record s’il n’avait pas eu… les tout récents –17,1°C du 13 mars.

La neige, à partir de 100 mètres d’altitude environ, est encore souvent intacte. Le matin, on mesure 14 cm à Florennes et 7 cm à Uccle, mais seulement 2 cm, avec une couverture plus tout à fait complète, à Beauvechain. En plaine, il ne reste plus que des traces de neige, comme à Zaventem ou à Schaffen.


Neige à Forest (Bruxelles) le 15 mars 2013. Crédit photo : Robert Vilmos


Le ciel est généralement nuageux, avec altostratus translucidus, parfois accompagné d’altocumulus, de stratocumulus ou encore de fractus dans le cadre de quelques précipitations neigeuses. L’ambiance générale est cependant au dégel avec des maxima aux alentours de 4°C. Seuls les plus hauts plateaux connaissent encore des températures (légèrement) inférieures à 0°C.

Du 16 au 22 mars 2013
Le dégel se confirme avec, pendant quelques jours, des températures proches des normes saisonnières, de 7 à 12°C en plaine, mais un temps perturbé avec des passages pluvieux et une nébulosité variable, souvent abondante. Dans le nord-est et l’est de l’Europe cependant, une épaisse couverture neigeuse subsiste sous des vents de nord-est commandés par des zones de haute pression qui subsistent sur l’est de la Scandinavie. Un véritable « laboratoire » du froid qui maintient les températures bien négatives même en journée. À partir du 18 mars, le froid pénètre à nouveau en Allemagne.
En Belgique, le vent revient au secteur nord-est le 20 mars et les températures, l’après-midi, n’atteignent plus que 1 à 3°C sur le nord et le centre du pays tandis que l’air plus doux, encore présent en Gaume et sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, s’évacue rapidement vers le sud.
Les 21 et 22 mars, l’air doux reste proche chez nous, sur la France avec 9 à 11°C le 21 du côté de Paris, Troyes, Nancy et Strasbourg, et même 11 à 15°C dans ces mêmes contrées le 22. Mais chez nous, les maxima ne dépassent guère 5 à 7°C en plaine avec des gelées nocturnes quasi-généralisées. Mais c’est le 23 mars que l’hiver nous retombe véritablement dessus.

23 mars 2013
Les températures, à présent, restent calées entre 0 et 2°C en plaine tout au long de la journée. Sous un bon vent d’est, il se remet à neigeotter sur le nord et le centre du pays pendant qu’on observe des pluies, parfois verglaçantes, au sud. Ces pluies, par la suite, remontent vers le nord sans que les températures n’augmentent significativement. Les maxima sont d’ailleurs parmi les plus bas jamais enregistrés lors d’une 3e décade de mars.
Le soir, il se met à neiger fort en de nombreux endroits. Voici quelques témoignages issus des observations de MB :
Julien Philippo à Wépion (87m), 21h56 : « Neige modérée à gros flocons, toutes les surfaces commencent à bien blanchir maintenant. 0.8°C ».

Sébastien Verachtert à Floriffoux (116 m), 22h01 : « J’ai rarement vu de telles intensités dans des précipitations hivernales ! Malgré les 0,7°C, la neige tient partout, tombe à flocons énormes et très denses. Visibilité réduite à moins d'un kilomètre ».
Dorian Claeys à Namur (87 m), 22h05 : « Énormes flocons sur Namur ! Ça commence à tenir partout ! »
Paul Belanger à Bruxelles-Boitsfort (83 m), 1h00 : « Je viens du centre... La neige a tenu sans problème. Gros embarras de circulation.. Bus en ciseaux.. Circulation réduite voir nulle .. 4-5cm et –1° ».
Mais on signale de grandes disparités au niveau de la neige. Dans le Tournaisis par exemple, il n’y a rien !

24 mars 2013
11 cm sur Uccle ! En une nuit ! Depuis le début des observations de la neige à cette station, en 1889, c’est la 3e plus grosse épaisseur pour une 3e décade de mars, après les 15 cm du 28 mars 1901 au soir et les 12 cm du 25 mars 2008 au matin.


Forest (Bruxelles) – Crédit photo : Robert Vilmos

La neige, par ailleurs, est bien présente dans toutes les communes de la capitale, y compris le centre-ville. On parle d’une dizaine de centimètres sur Laeken et de quelques 5 à 7 cm à Boitsfort. Des photos prises à Etterbeek, Molenbeek et Jette, ainsi qu’à la place Rouppe (centre-ville) témoignent d’une couverture neigeuse complète.

La région de Namur est également privilégiée, avec par exemple 12 à 13 cm à Floriffoux et environ autant à Suarlée. Tout près, à la station météorologique de Malonne, le code du « Metagri » relatif à l’épaisseur de neige est de « 4 », ce qui signifie entre 10 et 15 cm de neige.

Ailleurs, les épaisseurs sont souvent comprises entre 2 et 5 cm (code 2), comme par exemple à Moerbeke, Koersel, Gouvy, Zaventem (3 cm), Gosselies (3 cm) et Florennes (2 cm). Le Tournaisis et l’ouest du pays n’ont pas reçu de neige, et le côté ouest de Liège, très peu (1 cm à Bierset, quelques millimètres à Waremme). En Gaume, il tombe de la pluie verglaçante, « les prairies restent vertes et les toits glacés dégèlent » (Jean-Marie, à Chiny). La station d’Aubange ne signale aucun enneigement non plus.

Dans les Hautes-Fagnes par contre, il neige bien avec une couche qui repasse de 7 à 15 cm à Mont-Rigi.

Le temps est très nuageux à couvert, avec stratocumulus, ici et là doublés de quelques fractus et laissant parfois apparaître l’altostratus qui est au-dessus. Il y a encore quelques faibles chutes de neige surtout en matinée. Les températures sont particulièrement basses pour la saison avec, à 7 heures, –3 à –4°C en plaine et –4 à -6°C sur les hauteurs. À 10 heures, les températures ne sont guère plus élevées et localement même plus basses. À 13 heures, le gel est toujours généralisé et il faut attendre l’après-midi pour les températures grapillent quelques degrés au-dessus de 0°C en Basse et Moyenne Belgique, pendant qu’il continue à faire –3°C dans les Hautes-Fagnes.

Les maxima observés sont parmi les plus froids jamais observés pendant une 3e décade de mars et certaines stations battent même le record (séries depuis décembre 1953) :

Mont-Rigi -2,9°C (record –3,8°C le 21/03/1958) *
Saint-Hubert –2,4°C (record –2,5°C le 21/03/1958)
Beauvechain 1,0°C (précédent record 1,1°C le 21/03/1958)
Uccle 1,2°C (précédent record 1,6°C le 22/03/1958) **
Chièvres 1,3°C (précédent record 1,6°C le 22/03/1963)
Bierset 1,5°C (record 0,1°C le 25/03/1966)
Beitem 1,8°C (record 1,0°C le 21/03/1980)
Kleine Brogel 2,1°C (record 1,0°C le 22/03/1958)
Deurne 2,2°C (précédent record 2,3°C le 22/03/1958) ***

* Le record de 1958 a été mesuré à la Baraque Michel, une station quasi-similaire à Mont-Rigi.
** À Uccle, le relevé du 22/03/1958 provient du bulletin synoptique.
*** À Deurne, il a fait encore plus froid la veille, le 23/03/2013, avec maximum de 1,9°C.

À Uccle, si l’on homogénéise les données les plus anciennes, on peut même affirmer qu’il s’agit de la 2e valeur la plus basse de toute la série, qui débute en juillet 1886.

25 mars 2013
Il reste encore 7 cm de neige le matin à Uccle ! Malonne signale aussi une couche encore complète le matin, tout comme Essen, dans l’extrême nord du pays. Dans le reste du pays, le plus souvent, il ne reste plus que des traces de neige, sauf bien sûr dans les Hautes-Fagnes, où l’on mesure 13 cm le matin et 9 cm le soir à Mont-Rigi.
L’anticyclone, désormais centré entre l’Islande et la Norvège, maintient des vents froids de nord-est à est sur nos régions. Grâce aux altostratus / stratocumulus qui s’amincissent et se déchirent, le soleil parvient à percer, les températures maximales remontent un peu, mais restent très basses pour la saison avec 3 à 5°C en plaine et –1 à 1°C sur les hauteurs. Le lendemain, 26 mars, le temps devient même beau, mais les maxima ne parviennent toujours qu’à grapiller 1 ou 2°C de plus.

Les jours suivants
Le froid se maintient sur notre pays, avec des gelées généralisées toutes les nuits jusqu’au 3 avril. Les maxima, jusqu’à la fin du mois, ne dépassent généralement pas 5 à 6°C en plaine et restent proches de 0°C, ou inférieurs à 0°C dans les Hautes-Fagnes. Le 29 mars est à nouveau une journée particulièrement froide, avec à nouveau de la neige au sol le matin en de nombreux endroits, parfois même une couche complète de plusieurs centimètres comme par exemple à Tirlemont.


Forest (Bruxelles), le 29 mars 2013 – Crédit photo : Robert Vilmos


Les maxima, en ce 29 mars, sont à nouveau extrêmement bas avec des gelées permanentes dès 200 mètres d’altitude. Bierset, avec 0,5°C, frôle cette fois-ci son record, et Uccle (1,9°C), Kleine Brogel (1,7°C) et Beauvechain (1,6°C) n’en sont pas loin non plus, tout comme Mont-Rigi (–2,6°C).

Le 31 mars, Uccle s’offre, avec une moyenne de 0,9°C, le jour de Pâques le plus froid depuis le début des observations en 1886. Le précédent record de 1,6°C, datant de Pâques 2008 (23 mars), a ainsi été battu.

Au début du mois d’avril, au moins les maxima deviennent un peu plus cléments, tandis que le gel nocturne disparaît partiellement à partir du 4 avril. Mais le 5, il y a un retour de manivelle. Sous un ciel désespérément couvert de stratocumulus et un vent mordant de nord-est, les températures en milieu d’après-midi sont inférieures à 3°C au centre, au centre-sud et au centre-est du pays et pratiquement partout inférieures à 5°C. Grâce à un petit redoux le soir, les maxima sont un brin moins bas, mais restent remarquables pour un mois d’avril (3,9°C à Uccle ; 3,0°C à Beauvechain et à Malonne ; 2,8°C à La Hestre).

Enfin le 7 avril au matin, Middelkerke subit encore un record de froid (–4,9°C) avant que l’hiver, tout doucement, ne pense à quitter notre territoire.


Une pluie de records

C’est bien la dernière fois qu’en lieu et place d’une pluie de records de chaleur, on a une pluie de records de froid. Tant pour les records ponctuels que pour les records de durée, certaines valeurs n’ont plus été atteintes depuis le 19e siècle. Parmi ces records, le plus remarquable a été sans conteste le minimum du 13 mars, qui pulvérisait littéralement les records précédents pour une 2e décade de mars.


Importantes congères dans la région de Tournai, le 12 mars 2013
Photo : Lionel Lecocq.

Au niveau de la neige, c’est surtout le coup de blizzard du 12 mars, avec la formation des congères, qui a été hors normes pour la mi-mars. Ce sont ces congères, justement, qui ont rendu difficile la détermination de la hauteur de la neige. Dans la mesure où l’on a tenté de reconstituer – grâce aux données de précipitations notamment – cette hauteur de neige hors congères, on est souvent arrivé à des valeurs en-deçà des records, mais cela n’enlève rien au caractère exceptionnel du phénomène.

Le fait que ce phénomène s’inscrit dans un 1er semestre de 2013 remarquablement froid le rend plus particulier encore. Mais comme dit précédemment, cela n’a eu aucune influence sur la courbe de tendance générale du réchauffement climatique.


Et dans le futur

Nous sommes en 2025 et, à l’exception de quelques faits très ponctuels, nous n’avons plus jamais été confrontés à un phénomène de froid majeur. Jusqu’à présent, toutes les tendances vont encore vers une raréfaction des extrêmes de froid, et une multiplication des extrêmes de chaleur. Mais au niveau de l’intensité des extrêmes de froid, quand ils se produisent encore, c’est beaucoup moins clair. Les conditions hivernales hors norme au sud des États-Unis, en janvier 2025 sont là pour nous le rappeler. Et si de nos jours, cela peut encore se passer aux États-Unis, cela peut aussi se passer au Japon, en Russie ou… en Europe occidentale. Nous ne sommes toujours pas vraiment à l’abri de froid ou de neige extrêmes.

En outre, les modèles de prédiction des changements climatiques incluent de plus en plus la possibilité d’un ralentissement notable du Gulf Stream, qui pourrait intervenir plus rapidement qu’initialement prévu. Bien sûr, cela n’impliquerait pas un scénario tel que décrit dans le film « The Day after Tomorrow », mais cela redéfinirait quand même l’évolution de notre climat dans le cadre du réchauffement climatique.

Selon l’un des scénarios qui nous semble assez plausible, le ralentissement du Gulf Stream entraînerait bientôt une surcompensation du réchauffement climatiques aux latitudes élevées (Islande, nord de l’Atlantique, nord de la Mer du Nord et Scandinavie), où l’on noterait un refroidissement de plusieurs degrés. Les pays méditerranéens, par contre, maintiendraient le rythme actuel du réchauffement climatique. Chez nous, il y aurait une sorte de status quo. En d’autres termes, le réchauffement climatique ralentirait pour se stabiliser au final autour de la température moyenne que l’on connaît actuellement.

L’un des scénarios en cas d’arrêt complet du Gulf Stream. Un ralentissement donnerait une forme atténuée de ce scénario, pour autant qu’il s’avère être la bonne hypothèse.


Cela ne veut pas dire pour autant que notre climat ne changerait quasiment plus. Les moyennes pourraient se stabiliser, mais pas les extrêmes. Nous nous retrouverions donc coincés entre un climat plus froid au nord et plus chaud au sud, ce qui amplifierait à nouveau les coups de froid tant en hiver que hors saison, mais amplifierait évidemment aussi les coups de chaleur tant en été que hors saison.

Par ailleurs, d’autres paramètres pourraient alors sortir de l’ordinaire. Les épisodes de circulation zonale se renforceraient à leur tour grâce au retour de plus grands contrastes entre les hautes et les basses latitudes, avec durant ces périodes des températures certes plus tempérées, mais un renforcement des pluies et des tempêtes atlantiques.
Bon, ce n’est qu’un scénario parmi d’autres, mais les modèles sont désormais nombreux à prédire le retour d’une plus grande probabilité d’épisodes très froids dans les années à venir.


Sources

IRM Données de températures, précipitations, etc.
Infoclimat Données de températures, précipitations, etc.
Kachelmann Wetter Données de températures, précipitations, etc.
Météociel Données de températures, précipitations, etc.
Météociel Modèles de réanalyse
KNMI Cartes météorologiques
KNMI Divers articles sur le Gulf Stream
University of Wyoming Sondages atmosphériques


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