• Se connecter
Vigilance météo
Vigilance météo

Comment interpréter les cartes de situation atmosphérique générale

Niveau : initié
 
MeteoBelgique met à votre disposition des cartes montrant la situation atmosphérique générale en Europe.
 
 
 
Cette page a pour but de vous montrer comment bien comprendre ces cartes et, grâce à une observation avertie, en tirer un maximum d’informations.
 
 
1. Pression atmosphérique.
 
Il s’agit de cartes montrant la situation atmosphérique au niveau du sol, ou plutôt à un géopotentiel de 0m d’altitude (la situation qui serait observée si tous les points d’analyse étaient ramenés au niveau de la mer). Pourquoi cela ? Pour pouvoir comparer des choses comparables, puisque la pression varie fortement en fonction de l’altitude. Ainsi, si à Ostende, nous mesurons la pression et qu’elle est de 1013 hPa (hectoPascal), la même pression mesurée au point culminant de Belgique, le signal de Botrange, ne serait plus que de 926 hPa. C’est pour cela que l’on parle toujours de « pression réduite au niveau de la mer » et qu’il faut toujours veiller à régler son baromètre en fonction de l’altitude du lieu où l’on se trouve en sachant que la pression descend d’un hPa à chaque fois que l’on monte de 8 m.
 
Sur la carte ci-dessus, on remarque des lignes courbes fermées autour d’un centre avec un chiffre de référence : ce sont les isobares, lignes reliant les points de même pression (ramenée au niveau de la mer). Le chiffre de référence est la pression en hectoPascals.
 
 
2. Les centres d'action.
 
Les centres des courbes de basses pressions, c'est-à-dire inférieurs à 1013,25 hPa sont appelés Dépressions. Inversement, les centres de hautes pressions sont appelés Anticyclones. Les précipitations ont généralement lieu dans des zones de basse pression : dans celles-ci l’air, chaud et humide, monte et devient rapidement saturé en humidité : en effet, la quantité de vapeur d’eau qui peut se trouver dans une masse d’air est proportionnelle à sa température : quand cet air monte et se refroidit, il arrive un moment ou la quantité de vapeur d’eau devient trop importante pour la température (on parle alors d’humidité relative de 100%) et il y a condensation : d'abord sous forme de nuages, ensuite sous forme de précipitations.
Les vents seront aussi plus violents sous une dépression, parce que celle-ci, surtout si la pression en son centre est fort basse, aspire l’air environnant au niveau du sol pour le faire monter dans le centre de la dépression. Ouragans, typhons et tempêtes ne sont en fait que des très grosses dépressions !
 
 
 
Dans le cas d’anticyclone, c’est l’inverse ce sont des masses d’air froides qui en descendant s’assèchent : il n’y aura donc pas de précipitations sous un anticyclone.
 
 
 
Il existe des exceptions dans le cas de situations particulières comme en hiver avec le phénomène dit d’inversion sous Anticyclone : le temps est gris, humide et frais, parfois bruineux à basse altitude et doux et sec à haute altitude.
 
Mais c’est sur ces constations simples et fiables à 80% que se basent les prévisions faites à partir des baromètres, qu’ils soient classiques (à mercure ou anéroïdes) ou électroniques. Les stations météo ne se basent que sur les variations de pression des dernières 24 heures et sur celles des 6 dernières heures pour afficher l’icône de prévision. Ainsi une diminution constante annoncera de la pluie, une diminution plus importante en peu de temps l’arrivée d’une tempête, de vents violents ou d’un orage.
 
Il y a constamment un échange d’air entre une dépression et un anticyclone, à l’origine des vents : les deux schémas repris ci-dessous illustrent clairement ce mouvement. Mais cet échange d’air ne se fait pas en ligne droite : dans l’hémisphère Nord, en raison de la force de Coriolis, les masses d’air se dirigent vers le centre de la dépression en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, et quittent le centre de l’anticyclone en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre. Ainsi, en observant la carte de la situation atmosphérique, vous pouvez avoir une idée de la direction du vent sans que cette donnée y soit indiquée !
 
 
3. Les Fronts
 
La limite entre l’air froid polaire et l’air chaud tropical est souvent à l’origine des dépressions sur nos régions. L’air polaire veut s’engouffrer en dessous de l’air tropical tandis que ce dernier veut passer au dessus de l’air polaire. La limite entre ces deux masses d’air s’appelle un front. Par suite de la rotation de la terre, ce mouvement se fait en tournant autour d’un axe, dû à la force dite de Coriolis. Dans le schéma ci-dessous on peut voir les 4 étapes de la création d’une dépression et du mouvement des fronts. On parlera d’un front froid quand la masse d’air chaud est remplacée par de l’air froid, un front chaud dans l’autre cas. Ce sont les passages de ces deux fronts qui donnent les précipitations les plus abondantes.
 
 
 
La vitesse de ces fronts varie, selon qu’il s’agisse d’un front froid ou chaud.
Ainsi, un front chaud se déplace moins vite (20 km/h) que le front froid qui suit derrière (30 à 45 km/h) : quand le front froid rattrape le front chaud, il pousse l’air du front chaud à remonter et, en montant, se refroidit, se sature en humidité et donne lieu à des précipitations abondantes. On parle alors d'un front occlus.
 
Dans le cas d’une dépression en pleine maturité, avant la création d’un front occlus, nous aurons d'abord l’arrivée du front chaud, donnant des précipitations avec une augmentation de température (c’est surtout bien perceptible en hiver) puis une accalmie avant l’arrivée de l’air froid entrainant une diminution (légère) des températures. Les précipitations dues au passage du front chaud durent plus longtemps que celles dues au front froid, mais celles dues au front froid sont plus intenses. Derrière le front froid, il y aura des averses résiduelles avec le retour d’éclaircies.
 
Sur les schémas suivants, tous les types de fronts sont illustrés, ainsi que les types de nuages qui y sont associés.
 
Arrivée d'un front chaud
 
Arrivée d'un front froid
 
 

Arrivée de fronts occlus à caractère chaud et à caractère froid

 

 
Ces trois types de fronts sont représentés sur la carte par les couleurs bleue (froid) rouge (chaud) et mauve (occlus). Le direction du front est indiquée par les symboles du front : triangles pour le froid , demi-cercles pour les chauds et les deux symboles pour les occlus.
Chaque front est associé à des nuages particuliers : vous pourrez le voir sur les illustrations reprises ci-dessus.
 
 
4. Le vent
 
Comme expliqué ci dessus, les vents sont les plus forts sous une dépression et les plus faibles sous un anticyclone. C’est pourquoi une situation anticyclonique peut donner lieu à des pics de concentrations de polluants, surtout en hiver, où l’air est plus froid (donc plus stable, plus statique) et les anticyclones plus persistants qu’en été.
Néanmoins une zone de basse pression, peut parfois donner lieu à des vents nettement moins importants que prévus : c’est le cas lorsque les lignes isobariques sont assez éloignées les unes des autres ou encore lorsqu’on est au centre de la dépression (ou de l’ouragan, pour les cas extrêmes) : les vents ne sont plus latéraux mais ascendants, donnant l’impression à l’observateur d’une absence de vent perceptible.
Inversement, des lignes isobariques très proches les unes des autres donnent lieu à des vents violents.
 
Les orages en été peuvent se créer dans des fronts « artificiels » dont la naissance et l’évolution est nettement plus difficile à prévoir. Les autres orages d‘été et tous les orages d’hiver sont eux toujours liés à un front froid. C’est pour cela que les orages sont souvent liés à de la grêle (l’air chaud est poussé en altitude par l’air froid du front qui se glisse par dessous et le force à monter à des altitudes extrêmes où il finit par geler). Il y a alors des mouvements de va-et-vient entre les différentes altitudes et à chaque passage dans l’air froid une nouvelle couche de glace recouvre le grêlon. Quand la taille du grêlon lui donne un poids supérieur à la force de l’ascendance de l’air, celui-ci tombe sur le sol. C’est d’ailleurs la puissance des vents ascensionnels dans un cumulonimbus d’orage qui mène localement à des vents latéraux particulièrement violents, avec des dégâts parfois considérables.

1065 visiteurs en ligne

A propos

Créé en 2001 par plusieurs passionnés de météorologie, MeteoBelgique n'a cessé de grandir et est rapidement devenu le site de référence en Belgique francophone fort de 20 années d'expérience dans les domaines des prévisions météorologiques, du réseau en temps réel et des analyses climatologiques.

Nous suivre

FacebookTwitter