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Vigilance météo
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Flash du 17 février 2020 : Au tour de Dennis, une tempête particulière.

Après la tempête Ciara du 9 février dernier, c'était au tour de la tempête Dennis, une semaine plus tard, ce 16 février 2020 de concerner notre territoire.
Moins fortes cependant que sa devancière, les vitesses des rafales de vent ont quand même, une nouvelle fois, dépassé les 100 km/h  dans quelques stations de notre pays.
Les rafales les plus importantes ont été enregistrées à Stabroek et Uccle, avec respectivement 109 et 107 km/h. On a encore eu 104 km/h à Kleine Brogel et 101 km/h à Zaventem, Bierset, Humain et Beauvechain. Le moment des plus grosses rafales a souvent eu lieu juste avant le passage du front froid, très actif, en soirée.

 

Rappel de la situation synoptique

C'est à nouveau une dépression très profonde qui est à l'origine de la tempête. Encore nettement plus profonde que Ciara la semaine dernière, les pressions en son centre y sont descendues à près de 920 hPa (on attend confirmation des valeurs détaillées), ce qui est exceptionnel pour une tempête hivernale sur l'Atlantique Nord.
Il faut remonter en janvier 1993 pour connaître une pression aussi basse au sein d'une tempête dans l'Atlantique Nord.

Heureusement pour nous, la tempête était plus au Nord que la trajectoire de Ciara, ce qui nous a permis d'éviter le pire, au contraire de l'Islande (surtout) et des îles britanniques, fortement touchées par la tempête. La tempête a permis à de l'air subtropical d'atteindre notre pays, ce qui a permis à notre pays d'atteindre 16.6°C à Uccle, et jusqu'à 17.9°C à Kleine Brogel et à Genk, ce qui est remarquable pour une mi-février, juste avant d'être remplacé par de l'air polaire maritime, nettement plus froid, qui a atteint le centre de la Belgique vers 18h30.

A noter la perte significative en peu de temps de la température à son passage, juste après des précipitations assez intenses le long d'une ligne de grains. A Koekelberg par exemple, alors qu'on avait encore 16.7°C à 18h20, on n'avait plus que 8.7°C à 19h20, soit une perte de 8°C en une heure !
Peu après le passage de ce front, le vent, jusqu'alors de sud-sud-ouest a viré vers l'ouest. En même temps, les rafales de vent se sont fortement calmées, le tempête se terminait.

On voit bien la chute des températures à l'ouest du pays au passage du front froid sur l'image de gauche,
tandis qu'à droite, sur le radar des précipitations, on voit nettement la zone d'intenses précipitations à son passage.

Une question se pose : pourquoi une telle successions de tempêtes ?

Pour avoir l'explication, il faut se tourner vers l'oscillation arctique*. L'indice est particulièrement positif, ce qui génère un vortex polaire particulièrement fort et stable sur les pôles. L'indice a d'ailleurs battu le record de sa valeur la plus élevée jamais enregistrée tous mois confondus avec +6.4 le 10 février dernier, battant le précédent record, le 26 février 1990, avec la valeur de +5.91. Cette valeur pourrait même être encore battue les prochains jours. Pour en revenir à février 1990, nous avions aussi enregistré ce mois-là un défilé de nombreuses tempêtes (voir notre article ici). Le mois de février 1990 avait d'ailleurs aussi été exceptionnellement doux, avec le record de la température moyenne enregistrée pour un mois de février de 7.9°C. Ce mois de février 2020 ne devrait d'ailleurs pas être loin de cette valeur record de température moyenne !

Bref, en attendant, c'est cela qui explique le courant jet particulièrement fort sur l'Atlantique nord et le véritable "rail dépressionnaire" qui s'est installé sur l'Atlantique. Cette tempête n'est de ce fait peut-être pas la dernière qui influencera notre pays cet hiver.
Le côté positif de ce vortex polaire bien solide, vissé au dessus du pôle, est qu'il permet aux glaces arctiques de bien se régénérer cet hiver... et pour nous de faire des économies de chauffage !

* L’oscillation arctique (OA) est une variation de la différence de pression atmosphérique, au niveau de la mer, entre 20° N et le Pôle. Cette variation est reliée à l'intensité et la position moyenne des dépressions et anticyclones entre l'Arctique et les latitudes de 37° à 45° nord ; ainsi que celle du vortex polaire. Elle couvre tout l’hémisphère nord. (source Wikipedia)

 
Situation synoptique sur l'Europe le 16 février 2020 à 1h, heure belge. La tempête Dennis se trouve à ce moment au sud de l'Islande. Notez les valeurs de pression en son centre !
Source : KNMI

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